Par: Cynthia Macdonald
11 Avr, 2018
L’atelier avait pour objectif de soutenir un leadership inclusif au sein du milieu universitaire, d’élargir les réseaux mondiaux et d’offrir mentorat et supervision à la prochaine génération de jeunes chercheuses.
Plus de 30 participantes de 12 pays (Cameroun, Égypte, Nigeria, Rwanda, Éthiopie, Ghana, Afrique du Sud, Tunisie, Ouganda, Kenya, États-Unis et Canada) ont participé à une série d’activités interactives et de discussions avec animateur. L’atelier a commencé par un débat d’experts; les participantes ont été invitées à partager leurs expériences personnelles et leurs besoins en matière de leadership sur le continent et ailleurs. Les discussions ont porté sur le thème de la diversité et de l’inclusion au sein du milieu universitaire.
Selon l’UNESCO, les femmes ne représentent que 30 pour des cent des chercheurs à l’échelle mondiale. Des obstacles, comme la discrimination à l’embauche, l’inégalité des salaires, des environnements de travail et des politiques de congé parental défavorables contribuent tous aux inégalités entre les sexes. Lors de l’atelier, les participantes ont partagé des expériences issues de leur propre carrière et ont offert des solutions éprouvées et éventuelles à ces obstacles et à d’autres qu’elles avaient rencontrés.
Un élément fort de l’atelier fut une prestation d’un groupe féminin de percussionnistes appelé Ingoma Nshya. Composé de femmes hutues et tutsies, Ingoma Nshya a vu le jour dans la foulée du génocide rwandais dévastateur au milieu des années 1990. Au Rwanda, jouer du tambour est vu comme une activité uniquement masculine et les interprètes ne jouent que pour le roi. Le message inspirant de la troupe sur le leadership, l’importance de se faire une place et l’autonomisation était la métaphore parfaite pour les objectifs de l’atelier.
Le lieu de l’atelier était aussi pertinent. Bien qu’il se trouve sur la liste des 48 pays les moins développés de l’ONU, le Rwanda est l’un des pays les plus progressistes sur le plan de l’égalité entre les sexes. Plus de 60 pour cent des parlementaires sont des femmes et le taux de participation des femmes au marché du travail est l’un des plus élevés au monde (86 pour cent, comparativement à 82 pour cent au Canada et à 56 pour cent aux États-Unis).
La conférencière principale, Agnes Binagwaho, ancienne ministre de la Santé du pays et vice-chancelière actuelle de la University of Global Health Equity, a lancé un appel pour l’adoption d’un modèle collaboratif de leadership par la communauté scientifique. « L’équité c’est de donner la chance à tous d’atteindre les plus hauts échelons », a-t-elle dit.
« L’équité c’est de donner la chance à tous d’atteindre les plus hauts échelons »
Parmi d’autres éminentes conférencières, notons Rose Leke du Cameroun, spécialiste des sciences biomédicales et Geri Richmond, chimiste, basée en Oregon. Directrice fondatrice de COACh, un groupe qui se consacre à l’avancement des femmes en science, Richmond a dirigé une présentation stimulante sur l’art de la négociation et de la création de réseaux.
Un certain nombre de scientifiques masculins étaient aussi présents, y compris Kieran O’Donnell (Université McGill), Chercheur mondial Azrieli au sein du programme Développement du cerveau et de l’enfant du CIFAR. Ceux-ci ont offert des suggestions sur la façon d’offrir un meilleur mentorat et un meilleur soutien à leurs collègues féminines.
L’atelier a été animé par Pamela Kanellis du CIFAR, directrice principale – recherche et Académie mondiale et par Nadège Compaoré, analyste de recherche, en partenariat avec l’Académie africaine des sciences (AAS), la Global Young Academy et l’Institut africain de sciences mathématiques (AIMS). Pour les participantes, il s’agissait d’un événement préalable important au Next Einstein Forum (NEF), aussi tenu à Kigali. Le NEF est la conférence scientifique la plus importante de l’Afrique et vise à mieux faire connaître à l’échelle mondiale les innovations en matière de science et de politique issues du continent africain.
Selon Compaoré, « Il y avait un réel désir d’organiser un atelier du genre, car il s’ouvre sur tous les domaines. Les participantes ont pu en retirer des leçons sur le leadership qui s’appliquent au monde entier, dans une variété de contextes ». Et d’ajouter Kanellis : « L’atelier fût un grand succès, comme le démontre le fait que certaines participantes ont décrit comment cet atelier a influencé leur propre cheminement de carrière et que de nombreuses participantes ont exprimé l’intention de recréer ce modèle et de partager l’information dans leur propre pays. »
Photo de groupe des participants et des mentors à l’atelier sur Leadership des Femmes dans les Sciences (Photo courtoisie de: The Next Einstein Forum)
Image de la bannière de gauche à droite: Antonia Maioni (Doyenne des arts, Université McGill et Membre du Conseil d’Administration de l’ICRA); Habiba Chakir (Biologiste principale/ Évaluatrice, Santé Canada); Sonia Kamikazi (Responsable de Qualité d’Entreprise, RwandAir); Rose Leke (Présidente du Conseil d’Administration, Institut National de Recherche Médicale du Cameroun); Jennifer Thomson (Présidente du groupe Organization of Women in Science for the Developing World et Professeure émérite à l’Université du Cap) (Photo courtoisie de: The Next Einstein Forum).