REACH 2025: Geoffrey Hinton
Par Liz Do
Un effort de longue haleine en IA, prix Nobel à l’appui

Quand Geoffrey Hinton s’est joint au CIFAR en 1987, les réseaux neuronaux artificiels – des systèmes informatiques basés sur le cerveau et le système nerveux humains – ont été accueillis avec scepticisme quant à leur éventuelle efficacité. Mais Hinton a entrevu un avenir différent.
« Mon message principal consiste à dire que si l’on veut faire de la recherche fondamentale importante, il faut chercher quelque chose où les gens, selon nous, font fausse route. » Et d’ajouter : « Vous ne devriez pas renoncer à vos convictions avant d’avoir compris pourquoi vous avez tort. »
Le CIFAR a lui aussi envisagé un avenir différent. Convaincu depuis longtemps que l’avancement de la recherche fondamentale constitue la clé d’un impact transformateur, le CIFAR a prédit le potentiel que pouvait représenter l’IA pour le monde. L’organisation a soutenu très tôt les recherches et la vision de Hinton.
« Je suis venu au Canada en 1987 en partie parce que le CIFAR m’a offert une bourse », explique-t-il, ajoutant que cela lui a permis de réaliser d’importants travaux tout en enseignant à l’Université de Toronto.
En 1983, le CIFAR a lancé le programme IA, robotique et société. Plus tard, en 2004, il a lancé le programme Apprentissage automatique, apprentissage biologique, dont Hinton deviendrait un membre de longue date aux côtés de ses collègues pionniers de l’IA, Yoshua Bengio et Yann LeCun. En 2018, tous trois ont reçu le prix A.M. Turing, considéré comme le « prix Nobel d’informatique ».
Depuis plus de 20 ans, le programme Apprentissage automatique, apprentissage biologique contribue à maintenir le leadership du Canada en IA, grâce aux travaux de pointe de ses membres et au réseau de relations que le CIFAR a mis en place – et continue de forger – pour faire germer les idées.
Bien sûr, aujourd’hui, les réseaux neuronaux ont révolutionné le monde, propulsant les progrès en matière de santé, de transport et de communication, entre autres; leur essor témoigne de la nécessité d’un travail de longue haleine et du pouvoir de la recherche fondamentale.
« Souvent, la recherche fondamentale n’a pas de retombées avant de nombreuses années, affirme Hinton. Les personnalités politiques s’intéressent à quelque chose dont elles peuvent s’attribuer le mérite, mais il leur est difficile de s’attribuer le mérite des résultats [si les progrès de la recherche prennent de nombreuses années]. Voilà pourquoi nous devons continuer à les encourager à financer ces recherches. »
Il a fallu des décennies pour que les travaux de Hinton surmontent le scepticisme et deviennent révolutionnaires. En 2024, il a reçu le prix Nobel de physique, conjointement avec le physicien John J. Hopfield, une reconnaissance qu’il qualifie de « très satisfaisante ».
« Cela veut dire en gros qu’à l’époque, il y a bien des années, lorsque nous travaillions sur les réseaux neuronaux et que tout le monde disait que ce n’était pas la bonne approche, nous avions raison. »
Articles liés
-
Le CIFAR lance une nouvelle exploration sur « L’avenir de l’alimentation »
15 juillet 2025
-
W. Ford Doolittle, membre distingué du CIFAR, nommé Compagnon de l’Ordre du Canada
08 juillet 2025
-
Nominations et reconductions au CIFAR
03 juillet 2025
-
In Memoriam : Raymond Laflamme
24 juin 2025
Soutenez-nous
L’Institut canadien de recherches avancées (CIFAR) est une organisation de recherche d’influence mondiale fièrement basée au Canada. Nous mobilisons les plus brillants personnes du monde, dans toutes les disciplines et à tous les stades de carrière, pour faire progresser les connaissances transformatrices et résoudre ensemble les plus grands problèmes de l’humanité. Nous recevons l’appui des gouvernements du Canada, de l’Alberta et du Québec, ainsi que de fondations, de particuliers, d’entreprises et d’organisations partenaires du Canada et du monde entier.