Par: Cynthia Macdonald
3 Juin, 2019
Les philanthropes derrière les grandes découvertes
Nous célébrons les chercheurs pour les percées qu’ils réalisent en science, en technologie et dans les activités savantes. Derrière les grandes découvertes se trouvent souvent des philanthropes visionnaires qui comprennent l’importance de la prise de risque dans le processus de découverte.
La découverte de l’ADN, de la structure de l’atome et des lunes de Jupiter, l’invention du thermomètre et du vaccin antipoliomyélitique : ces grands progrès de la science ont changé le cours de l’histoire. Sans le soutien de donateurs généreux et visionnaires, aucune de ces découvertes n’aurait vu le jour.
C’est seulement au milieu du 20e siècle que s’est établie l’idée que la recherche scientifique est entièrement financée par le gouvernement et l’industrie. Avant cela, les scientifiques se tournaient souvent vers le mécénat privé pour financer leurs projets, à part quand ils les finançaient eux-mêmes.
Il arrive que les partenaires silencieux derrière nos plus grandes inventions ne soient pas reconnus à leur juste valeur. Notons le Duc de Devonshire, fondateur du célèbre laboratoire Cavendish où Watson et Crick ont réalisé leurs recherches sur l’ADN qui leur ont mérité le prix Nobel, et aussi le grand armateur Daniel Ludwig, dont la fortune de 2,5 milliards de dollars a financé des décennies de recherche sur le cancer.
À cette liste, nous pouvons ajouter un nombre croissant de donateurs engagés qui définissent l’avenir de la science et dont plusieurs, pour ce faire, choisissent de faire des dons au profit du CIFAR. Les philanthropes de la science sont à la fois idéalistes et aventureux, et comprennent que les bienfaits éventuels de la recherche fondamentale peuvent largement compenser les risques.
« La communauté des donateurs du CIFAR nous procure les moyens et les relations dont nous avons besoin pour faire preuve d’audace et prendre les risques nécessaires afin de s’attaquer aux questions les plus importantes de notre époque », dit Alan Bernstein, président et chef de la direction du CIFAR. « Le soutien qu’ils nous offrent et l’intérêt qu’ils portent à notre travail sont à la fois essentiels et une source d’inspiration. »
« Tous les domaines de l’activité humaine, qu’il s’agisse notamment de l’environnement, de la médecine ou du bien-être social, profitent d’un système de recherche de calibre mondial. » — Naomi Azrieli
Certains donateurs financent des programmes de recherche complets qui s’étendent sur plusieurs années, alors que d’autres appuient certains aspects de nos programmes de recherche ou bien d’autres priorités institutionnelles. « Nous avons des bienfaiteurs fidèles qui nous offrent leur soutien depuis très longtemps et nous ne pourrions pas fonctionner sans leur générosité », dit Alan Bernstein.
Peu importe le niveau de leur soutien, les donateurs privés qui donnent à la science comprennent que la science est le moteur du véritable changement dans le monde.
Les donateurs du CIFAR ne font pas exception. Il s’agit de personnes averties et visionnaires, dont nombre se portent à la défense de la science et y investissent. Dans un numéro de la revue Maclean’s, publié en 2017, un groupe de philanthropes de la science, y compris les bienfaiteurs de longue date du CIFAR Naomi Azrieli et Lorne Trottier, ont écrit un article d’opinion exhortant les gouvernements à se joindre à eux pour défendre la cause de la recherche fondamentale.
« Tous les domaines de l’activité humaine, qu’il s’agisse notamment de l’environnement, de la médecine ou du bien-être social, profitent d’un système de recherche de calibre mondial », dit Azrieli. « Je crois que tous les Canadiens ont la possibilité de contribuer à la création d’un tel système pour notre pays. »
Tout comme d’autres qui donnent à la science, Azrieli se soucie beaucoup de l’état du monde qu’elle laissera derrière elle plus tard. Ces philanthropes de la science parlent souvent des changements climatiques et du devenir des océans comme deux domaines d’importance cruciale. La recherche sur les maladies en est un autre.
Dans ce nouveau climat de philanthropie de la science, les donateurs privés et les partenaires du CIFAR ne sont pas qu’une source essentielle de soutien au profit des recherches de nos boursiers. Dans leur volonté d’œuvrer à l’appui de la recherche fondamentale à long terme et à risque élevé, ils sont aussi des découvreurs eux-mêmes.