Par: Alan Bernstein
26 Mar, 2020
Cette entente permettra d’accélérer la mise au point d’un vaccin préventif et de médicaments thérapeutiques, ainsi que la recherche clinique et épidémiologique pour comprendre le mécanisme de propagation du virus, sa période d’incubation et l’apparition des symptômes après l’infection, et la recherche sur la stigmatisation associée à l’origine géographique du virus et de la maladie.
L’éclosion de 2019-2020 ravive chez moi des souvenirs très vifs de l’éclosion du SRAS en 2002-2003. L’éclosion du SRAS était une répétition générale pour l’urgence sanitaire mondiale actuelle.
Au moment de l’éclosion du SRAS, j’étais le président des Instituts canadiens de recherche en santé et mon laboratoire se trouvait à l’Hôpital Mount Sinai à Toronto, l’épicentre de l’éclosion du SRAS au Canada. Le SRAS était aussi un coronavirus ayant fait son apparition en Chine. Mais la différence entre la situation d’alors et la situation actuelle, en ce qui concerne notre capacité de comprendre ce nouveau coronavirus et de le combattre, est frappante.
En 2003, il a fallu au moins deux mois pour séquencer le virus et commencer à travailler à la mise au point d’un vaccin. Aujourd’hui, nous avons pu séquencer le virus en quelques jours et des laboratoires dans le monde entier, y compris au Canada, ont immédiatement commencé à travailler à la mise au point d’un vaccin préventif. Contrairement à la situation en 2003, la communauté scientifique chinoise, aujourd’hui, a partagé ouvertement tout ce qu’elle sait sur le virus et sa propagation avec les scientifiques. Et les instances subventionnaires et les revues scientifiques ont convenu la semaine dernière de veiller à ce que toutes les données scientifiques sur cette urgence sanitaire mondiale soient diffusées dès que possible.
La science et la collaboration mondiale représentent l’humanité à son meilleur. Des enjeux mondiaux, comme l’éclosion virale actuelle, les changements climatiques et la montée du populisme soulignent à quel point il est important de rassembler les plus éminents scientifiques du monde, en transcendant disciplines et nationalités, pour s’attaquer aux plus grands enjeux auxquels fait face l’humanité.
La collaboration mondiale est au cœur du modèle du CIFAR depuis sa fondation. La communauté mondiale de boursiers, de chercheurs, de conseillers et de titulaires d’une chaire au sein du CIFAR compte 20 lauréats d’un prix Nobel et plus de 400 chercheurs de 22 pays. Le travail du programme Microbiome humain du CIFAR, mis en vedette dans le présent numéro de Nouvelles et idées, est un très bon exemple de ce qui est possible quand de grands chercheurs du monde entier collaborent dans un environnement fondé sur la confiance, la transparence et le partage de connaissances.
L’équipe du programme Microbiome humain, qui réunit 27 boursiers, conseillers et Chercheurs mondiaux Azrieli, œuvre au sein d’un réseau interdisciplinaire d’envergure mondiale qui met en jeu les sciences biologiques et cliniques, ainsi que les sciences sociales et humaines. Les membres du programme explorent ensemble le lien entre l’être humain et le microbiote à des échelles temporelles qui vont de l’histoire évolutive ancienne à la vie d’un être humain.
Le programme Microbiome humain n’est que l’un de nombreux exemples du pouvoir de la collaboration et du modèle exceptionnel du CIFAR pour faire avancer les connaissances et la recherche en vue d’améliorer la condition humaine.
L’occasion s’offre à nous de tirer profit de cette méthode éprouvée pour trouver réponse aux plus grandes questions, accroître nos connaissances et faire un monde meilleur, et avoir un impact qui élèvera l’humanité.