Par: Leslie McCarley
1 Oct, 2021
Pourquoi donner : Claire Trottier
01 octobre 2021
Claire Trottier est microbiologiste et immunologiste. L’objectif de la Fondation familiale Trottier, basée à Montréal, est d’avoir un impact significatif sur la vie des Canadiens. Elle s’est entretenue avec Leslie McCarley, vice-présidente à l’avancement du CIFAR, pour expliquer pourquoi elle soutient le CIFAR.
Leslie : Le CIFAR a une approche particulière qui préconise la mise en lien de brillants cerveaux pour se pencher sur des questions importantes. En quoi ce modèle vous attire-t-il?
Claire : C’est un modèle incroyable, car vu les grands problèmes auxquels la science et l’humanité sont confrontées, des personnes d’horizons variés devront s’attaquer aux différents aspects d’un même problème. Et il est rare que des personnes issues de sphères aussi disparates se réunissent pour s’attaquer à un problème.
C’est formidable d’avoir une organisation qui encourage les discussions et la collaboration transdisciplinaires et interdisciplinaires. Le CIFAR réunit les plus grands cerveaux dans un même lieu pour parler de sujets qui intéressent tout le monde, mais sous des angles différents. C’est très précieux.
Leslie : Y a-t-il quelque chose de vraiment particulier à propos de l’époque dans laquelle nous vivons, et de l’impact de la science, pendant une pandémie mondiale?
Claire : De nombreux chercheurs du CIFAR ont réorienté leurs travaux pour faire face à cette menace immédiate. Ce type de réactivité est exceptionnel. Et comme ils ont l’habitude de travailler avec des collègues en dehors de leurs domaines respectifs, les chercheurs du CIFAR ont pu rapidement se mettre au travail.
La communauté de recherche plus large ne possédait pas cette même expérience sur laquelle miser. Au début, vous vous souviendrez qu’il y avait un grand débat à savoir si le virus se propageait par aérosol ou par gouttelettes et que la question se résumait en grande partie à la façon dont les cliniciens et les ingénieurs en aérosols définissaient les termes. Lorsque vous réunissez ces experts, vous vous rendez compte qu’ils ont chacun leurs propres définitions et types de résultats qu’ils jugent pertinents.
À la Fondation familiale Trottier, nous sommes convaincus que la collaboration nous aidera à résoudre les problèmes plus rapidement et plus efficacement. C’est ce qui nous plaît du CIFAR.
Leslie : Le CIFAR pose des questions qui ont des répercussions sur l’avenir. Il ressent l’urgence, dans une vision à long terme. En tant que scientifique, pourriez-vous nous expliquer en quoi cela peut être important aujourd’hui?
Claire : Une vision à long terme est absolument essentielle. J’ai reçu mon vaccin il y a deux semaines. La science fondamentale et les découvertes scientifiques qui nous ont permis de fabriquer rapidement ce vaccin sont incroyables. Pendant des décennies, nous avons investi dans la science fondamentale, et cela a porté ses fruits. Sans cela, nous serions encore tous en train d’attendre l’arrivée d’un vaccin. Pouvez-vous imaginer?
Je suis scientifique de formation, et je crois en la recherche appliquée. La recherche fondamentale et la recherche collaborative sont nécessaires. Autrement, nous serons dans le pétrin.
Leslie : On pourrait dire que le savoir sur une tablette ne constitue pas un savoir du tout. Selon vous, comment faudrait-il mobiliser les percées de la recherche et les mettre en pratique dans l’industrie et les politiques publiques?
Claire : J’aimerais que les gouvernements examinent leur mode de financement de la recherche et trouvent des moyens d’encourager et de soutenir la collaboration et la prise de risque. Nous irions beaucoup plus loin s’il y avait davantage de soutien de ce genre.
C’est un grand honneur pour les scientifiques d’être sélectionnés comme chercheurs du CIFAR. Dans un monde idéal, ce type de reconnaissance ne serait pas nécessaire pour être valorisé dans les universités et les académies. Le travail en collaboration, comme celui qui se fait au CIFAR, devrait constituer la norme.
Leslie : Le CIFAR est une organisation internationale basée fièrement au Canada. Pensez-vous que notre port d’attache est important?
Claire : Le CIFAR est une organisation basée au Canada qui rassemble des chercheurs canadiens et internationaux. Il soutient la recherche collaborative et le leadership, et il réunit également les meilleurs chercheurs canadiens avec les meilleurs du monde entier.
Je pense que c’est une chose géniale dont on peut être fier en tant que Canadien.
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