Par: Alan Bernstein
29 Mai, 2018
La concurrence pour les fonds de recherche approuvés par les pairs est féroce, alors que l’obtention de ces fonds constitue la norme d’excellence dans la communauté de recherche. De plus, les demandes imposées aux jeunes chercheurs pendant leurs premières années de carrière, si décisives à titre de chercheurs indépendants, n’ont jamais été aussi grandes : ils devront probablement s’acquitter d’une lourde charge d’enseignement, ils auront à diriger pour la première fois leur propre groupe de recherche, ils devront faire du mentorat auprès d’étudiants et former des techniciens, ils seront appelés à rédiger des demandes de subventions et à siéger à des comités universitaires, et bien d’autres choses encore. Et tout cela au moment où souvent les gens commencent à fonder une famille ou y songent.
Malgré ces obstacles formidables, les jeunes chercheurs constituent l’avenir de la science. Et cela ne s’explique pas simplement par le fait qu’ils deviendront avec le temps la prochaine génération de scientifiques aguerris, mais plutôt par le fait que c’est à ce moment de leur carrière, dans leur jeunesse, qu’ils sont des moteurs de changement et rejettent les idées conventionnelles pour trouver de nouvelles façons novatrices de penser. Les jeunes scientifiques n’ont pas froid aux yeux, ils examinent de vieux problèmes sous un nouveau jour et cela mène souvent à de nouvelles solutions inattendues.
Bref, nous n’avons pas intérêt à ce qu’ils échouent. Conséquemment, il faut leur offrir des possibilités de formation, de mentorat et de réseautage, ainsi qu’un soutien à la recherche. Et voilà précisément ce que le programme des Chercheurs mondiaux CIFAR-Azrieli leur offre depuis sa création il y a deux ans.
Plus tôt ce mois-ci, à Victoria, nous avons tenu notre deuxième réunion sur le leadership des Chercheurs mondiaux CIFAR-Azrieli. Organisée de main de maître par Pamela Kanellis, directrice principale au CIFAR, la réunion a mis en vedette l’énergie, la passion et l’intelligence de ces jeunes scientifiques et m’a fait voir que l’avenir de la science est entre bonnes mains.
Le programme des Chercheurs mondiaux CIFAR-Azrieli choisit certains des meilleurs chercheurs de par le monde qui occupent leur premier poste universitaire depuis moins de cinq ans. Grâce au soutien généreux de la Fondation Azrieli, nous leur offrons financement, formation en leadership, occasions de réseautage et, peut-être le plus important, la possibilité de participer à l’un de nos douze programmes de recherche où ils pourront interagir avec certains des plus éminents chercheurs de la planète.
Les Chercheurs mondiaux du CIFAR ont déjà à leur actif d’impressionnantes réalisations. Par exemple, à la réunion annuelle de l’année dernière, nous leur avons demandé de travailler en petits groupes et de rédiger un article d’opinion pour apprendre à communiquer en dehors du cadre de la communauté scientifique. Trois Chercheurs mondiaux ont soumis avec succès leur article à la revue Maclean’s.
Je crois qu’aucune génération de chercheurs, à elle seule, ne pourra réussir à résoudre les plus grands défis de notre époque. Je suis convaincu que le concours des jeunes chercheurs est essentiel pour favoriser le changement et repousser les frontières intellectuelles. Il s’agit pour eux d’une grande occasion à saisir. Et c’est aussi une grande occasion pour la science.