Par: Jon Farrow
30 Mai, 2019
Quand un poisson-zèbre arrive à maturité, ses bandes horizontales d’écailles foncées et claires nous font penser à son homonyme de la savane. Il ne s’agit pas d’un poisson laid, mais il n’a rien de remarquable non plus.
Toutefois, au stade larvaire, c’est une autre histoire. Pendant trois jours environ, après leur éclosion, les poissons-zèbres sont complètement transparents. Cette particularité les rend magnifiques aux yeux de certains biologistes, comme la Boursière du CIFAR Karen Guillemin et son stagiaire postdoctoral Travis Wiles, car il est alors possible d’observer leurs processus internes au microscope.
Les motifs brillants et tourbillonnants illustrés ici pourraient nous faire penser à des grottes en eaux profondes, aux aurores boréales ou à de mystérieux phénomènes astrophysiques. Mais la vérité est beaucoup plus petite : il s’agit d’une photographie en exposition prolongée, sur quelques secondes, de bactéries Vibrio qui se déplacent dans l’intestin d’une larve de poisson-zèbre. En taille réelle, la zone illustrée fait la taille d’une tête épingle.
Les bactéries nagent et s’affairent à un rythme étonnant, certaines atteignant des vitesses d’un dixième de millimètre par seconde. « Si vous transposez cette valeur à l’échelle humaine, ce serait comme si une personne de taille moyenne courait à 600 km/h », explique Wiles.
Comprendre la dynamique qui sous-tend la vie et le mouvement des bactéries à l’intérieur d’une autre créature peut avoir d’importantes répercussions sur la santé et le bien-être. Voilà la question fondamentale autour de laquelle s’articule le programme Microbiome humain du CIFAR : Comment les microorganismes qui nous habitent influencent-ils la santé, le développement et même le comportement?