Par: Liz Do
7 Juil, 2023
Le cycle du carbone de la Terre est en déséquilibre, car les émissions continuent de dépasser considérablement le rythme auquel elles sont éliminées. L’objectif du programme Accélération de la décarbonisation du CIFAR consiste à proposer de nouvelles idées et des solutions évolutives pour rétablir l’équilibre du bilan de carbone.
Auparavant appelé Énergie solaire bio-inspirée, le programme a été renommé après des discussions entre les membres et les coresponsables du programme, Alán Aspuru-Guzik (titulaire de bourse Lebovic et titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR à l’Institut Vecteur) et Curtis Berlinguette, afin d’orienter le programme vers le problème important de la capture du carbone à l’échelle planétaire.
« Le changement de nom reflète notre détermination inébranlable à accélérer la décarbonisation », déclare Berlinguette. « Les recherches multidisciplinaires du programme, unies par cet objectif commun, exploreront les sciences fondamentales et mèneront à des approches novatrices pour résoudre les problèmes urgents liés au climat. »
« Nous sommes très emballés par la perspective de recherches sur le cycle du carbone et de ce que cela signifie pour la Terre », déclare Aspuru-Guzik, qui ajoute que le programme examinera des idées inédites pour la décarbonisation mondiale, ainsi que la manière de fabriquer des dispositifs utiles – et évolutifs – pour capter le carbone de l’atmosphère.
« Comme le CIFAR se consacre aux grandes idées et à l’avancement de la recherche fondamentale, nous voulons que notre programme se penche sur les questions fondamentales relatives à la décarbonisation, à la mise à l’échelle, au coût et à la faisabilité », ajoute Aspuru-Guzik.
Le programme Énergie solaire bio-inspirée a été créé en 2014 et renouvelé en 2020. Il était auparavant axé sur la mise au point et le développement de concepts qui permettraient des transformations chimiques exigeantes et utiles sur le plan énergétique, en s’inspirant de celles réalisées facilement dans les systèmes biologiques.
Au fil des ans, le programme a permis des avancées dans le domaine de l’énergie durable, qu’il s’agisse de la mise au point d’un système artificiel imitant les principes de la photosynthèse pour fabriquer des produits utiles à base de carbone à partir de CO2 ou de la création de nouvelles connaissances sur l’utilisation du CO2 bactérien qui pourraient mener à de nouveaux outils de conversion à l’avenir. Ces travaux et d’autres initiatives axées sur l’environnement reçoivent depuis longtemps le soutien de membres de la généreuse communauté donatrice du CIFAR, y compris la Fondation Arthur J.E. Child, la Fondation de la famille Chisholm Thomson, le Groupe McLean, la Fondation caritative George Cedric Metcalf, Gerald Heffernan, la Fondation RBC et la Fondation familiale Trottier.
Le travail du programme Accélération de la décarbonisation misera sur les succès de son prédécesseur et se concentrera sur la création d’un avenir et d’une planète pérennes à travers le prisme du carbone. L’augmentation continue des émissions de carbone constitue un facteur clé du réchauffement climatique, provoquant la fonte des glaciers, l’élévation du niveau de la mer et des vagues de chaleur extrêmes. En 2022, la population mondiale a émis 36,8 milliards de tonnes de CO2, soit une augmentation de plus de 300 millions de tonnes par rapport à l’année précédente.
En raison du changement d’orientation du programme, les coresponsables envisagent une évolution continue de sa composition, avec l’arrivée de membres au croisement du milieu universitaire et de l’industrie.
« L’évolution de notre programme permettra la création d’un pôle de réflexion stimulant et audacieux », précise Berlinguette. « Nous transcenderons les frontières en accueillant au sein du programme de nouveaux membres reconnus pour leur collaboration et leur innovation, même si leur expertise n’est pas directement liée au CO2 ou aux sciences de l’énergie. »
La prochaine réunion du programme, sous son nouveau nom et sa nouvelle orientation, aura lieu en septembre 2023. Aspuru-Guzik et Berlinguette anticipent avec plaisir le lancement de nouvelles discussions et collaborations passionnantes.
Berlinguette note que le programme et le CIFAR adoptent une approche « agnostique en matière technologique », « ce qui laisse à nos membres la liberté de suivre des voies audacieuses et diversifiées vers un avenir au bilan de carbone équilibré ».
Cette liberté fait partie intégrante du modèle du CIFAR, note Aspuru-Guzik. « Le CIFAR propose un mécanisme de rencontre très progressif, réunissant dans un même lieu certains des plus brillants cerveaux du monde – issus de multiples disciplines – et leur permettant d’exploiter ce temps pour optimiser une réflexion en profondeur », a-t-il déclaré.
Les coresponsables pensent que le programme et ses membres sont bien placés pour avoir un impact positif sur les changements climatiques.
« De nombreuses initiatives en matière d’énergie propre à travers le monde visent à établir des valeurs de référence au sujet de l’efficacité de technologies particulières », explique Berlinguette. « Le programme Accélération de la décarbonisation adopte une nouvelle approche. En mettant l’accent sur les sciences fondamentales du cycle du carbone et du rétablissement de l’équilibre du bilan de carbone, nous produirons des idées non conventionnelles qui remettront en question le statu quo. »
« En ce siècle, nous sommes prêts à nous attaquer à ces grands problèmes liés aux changements climatiques », ajoute Aspuru-Guzik. « Voilà pourquoi il s’agit selon moi d’un moment très excitant pour orienter notre programme dans cette direction, et susciter tout ce dynamisme pour tenter de résoudre le problème du carbone. »