Par: Kathleen Sandusky
18 Juin, 2024
L’intelligence artificielle a conquis l’imagination du monde entier et devient rapidement un domaine de formation incontournable pour toutes les disciplines, en particulier les STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques).
Mais bien avant que les traditions scientifiques et technologiques occidentales ne dominent les cursus universitaires, il existait – et il existe toujours – des systèmes de conservation et de partage du savoir autochtone d’une grande richesse qui réussissaient à de nombreux peuples de la planète.
Le double héritage du colonialisme et du racisme ayant occulté et dénaturé ces savoirs autochtones millénaires, ces visions du monde sont largement absentes des programmes enseignés dans les universités canadiennes et étrangères.
Afin de combler cette lacune dans les connaissances des équipes de recherche soutenues par le CIFAR, les participantes et participants aux programmes de formation financés par la Stratégie pancanadienne en matière d’IA sont tenus de suivre une série de cours en ligne gratuits donnant droit à un certificat.
Perspectives autochtones en IA, cette formation est également mise en ligne en français et en anglais à l’intention du grand public. Elle s’accompagne d’un projet de cours destiné au personnel enseignant qui souhaite l’intégrer à son programme.
Ce cours de deux heures offre la possibilité d’apprendre en toute autonomie, à son rythme. Il est offert à trois niveaux d’études : secondaire; collégial et premier cycle universitaire; cycles supérieurs. Ce cours commandé par le CIFAR a été élaboré par Ridge Road Training & Consulting, Inc. Il est conçu et rédigé par une équipe de pédagogues autochtones et non autochtones.
« Ce cours comble une lacune importante dans la formation des personnes qui s’orientent vers l’IA et les STIM, explique Elissa Strome, directrice exécutive de la Stratégie pancanadienne en matière d’IA du CIFAR. Dans les domaines de la recherche de pointe et universitaire, les approches typiquement occidentales tendent à privilégier l’efficacité technique et le profit, parfois au détriment d’autres aspects aussi cruciaux que les répercussions environnementales et le bien-être de la population en général. Ce cours vise à sensibiliser les apprenantes et apprenants aux risques et aux possibilités que présente l’IA pour la planète et les personnes qui l’habitent. »
Perspectives autochtones en IA comprend des vidéos animées par des gardiens du savoir autochtone issus des peuples inuit, métis, nak’azdli whut’en, haudenosaunee et anichinabé. Truffé d’informations et d’exemples pratiques, il met de l’avant des conceptions autochtones axées sur l’importance d’un lien profond avec la nature, d’une pensée holistique et de l’interdépendance de tous les êtres vivants.
« Cette formation m’a ouvert les yeux sur une nouvelle façon de voir le développement de projets qui n’était abordée dans aucun de mes cours universitaires de STIM standards. » – Kate Nimegeers, une ancienne élève du AI4Good Lab.
Ce cours souligne également la nécessité d’établir des relations fondées sur le respect et la réciprocité avec les peuples autochtones, en veillant à ce que les projets d’IA tiennent compte des réalités culturelles et qu’ils répondent véritablement aux besoins et aux valeurs de ces groupes.
« Cette formation m’a ouvert les yeux sur une nouvelle façon de voir le développement de projets qui n’était abordée dans aucun de mes cours universitaires de STIM standards, souligne Kate Nimegeers, étudiante du programme IA pour le bien commun, qui a suivi une version pilote de la formation en 2023. Je me considère chanceuse d’avoir pu découvrir des moyens pratiques d’intégrer les connaissances autochtones à mes travaux. »
« L’importance du principe de réciprocité m’est apparue comme l’une des idées maîtresses de la formation. De nombreux projets d’IA bénéficient directement des savoirs transmis par les peuples autochtones. On comprend donc aisément pourquoi les équipes de recherche et de développement souhaitent collaborer avec ces gardiens du savoir. Par contre, si le projet ne profite pas directement aux personnes dont on réutilise les connaissances, il ne respecte pas le principe de réciprocité et peut faire du tort aux groupes qui le rendent d’abord possible. »
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