Par: Eva Voinigescu
28 Août, 2017
Louis Taillefer (Université de Sherbrooke) n’était qu’un jeune professeur adjoint à l’Université McGill quand le CIFAR l’a appelé il y a 25 ans pour lui offrir de devenir membre du programme Matériaux quantiques (appelé alors programme Supraconductivité). Il a accepté le poste et ne l’a jamais regretté.
« Cette décision a eu un impact considérable sur ma carrière », dit Taillefer. « Tout ce que j’ai accompli, c’est grâce à le CIFAR. Ma participation au CIFAR m’a permis de tisser des liens avec les plus grands chercheurs de mon domaine. »
Taillefer, dont les recherches tentent d’expliquer pourquoi certains matériaux manifestent de remarquables propriétés électroniques, comme le magnétisme et la supraconductivité, est maintenant directeur du programme Matériaux quantiques. Il est l’un de quatre membres du programme Matériaux quantiques basés à l’Université de Sherbrooke et deux de ceux-ci travaillent à l’Université de Sherbrooke grâce à un partenariat avec le CIFAR.
Tout ce que j’ai accompli, c’est grâce à le CIFAR.
Taillefer a toujours apprécié l’atmosphère de collaboration que préconise le CIFAR et la création de liens d’amitié entre des personnes issues d’établissements différents.
« Le CIFAR est véritablement exceptionnel. Je ne connais aucune autre organisation qui fait ce que fait le CIFAR et qui est animée de cette même vision voulant que les percées en recherche voient le jour grâce à la mise en lien de personnes aux perspectives et aux connaissances différentes et à l’échange de ce savoir dans la liberté et la créativité », dit-il.
Les découvertes qu’il a réalisées grâce au CIFAR ont bien sûr été avantageuses. Pour Taillefer, les collaborations ont nourri ses recherches et affermi sa réputation. « Mes travaux les plus influents, mes découvertes les plus importantes ont été réalisés grâce à des matériaux, à des échantillons conçus par mes collègues du CIFAR à l’Université de la Colombie-Britannique », dit-il.
Dans les dix dernières années, il s’est spécialisé dans les supraconducteurs, des matériaux qui conduisent l’électricité sans aucune résistance. Au sein de l’organisation, Taillefer a dirigé une équipe de chercheurs et de collaborateurs du CIFAR qui a réalisé une percée majeure par l’observation d’« oscillations quantiques » dans un supraconducteur à température élevée, produisant des résultats directs sur la nature du comportement des électrons dans ces matériaux. Ses recherches lui ont valu de nombreux prix et hommages, notamment : Ordre du Canada, Ordre national du Québec, Prix Killam en sciences naturelles 2012 et prix commémoratif Simon 2017.
Ce faisant, l’un des avantages immédiats est d’inspirer les meilleurs jeunes cerveaux à rester et à travailler au Canada.
Taillefer cherche aujourd’hui à comprendre comment exploiter les supraconducteurs à des fins pratiques, comme la distribution d’électricité, les trains à sustentation magnétique, l’imagerie médicale magnétique et les communications sans fil.
Mais la profonde conviction qu’éprouve Taillefer quant au rôle du CIFAR ne s’explique pas seulement par les recherches que le CIFAR a favorisées. Son épouse et lui sont aussi des donateurs qui redonnent au réseau qui lui a donné l’espace nécessaire pour créer certaines de ses idées les plus novatrices.
« La promesse de don quinquennal que mon épouse et moi avons consentie repose sur notre conviction que le CIFAR fait du Canada un chef de file mondial à la frontière des connaissances », dit-il. « Nous en avons été témoins encore et encore. Le CIFAR propulse les chercheurs canadiens au sommet de la carte mondiale dans certains domaines de recherche clés. Ce faisant, l’un des avantages immédiats est d’inspirer les meilleurs jeunes cerveaux à rester et à travailler au Canada. »