Par: Jon Farrow
28 Juil, 2020
Les subventions permettent la réalisation de recherches interdisciplinaires sur les répercussions sociales, cognitives et biologiques de la pandémie
Le Programme de subventions en santé des populations et en bien-être Manuvie-CIFAR financera six équipes prenant part à des projets interdisciplinaires qui repoussent les frontières traditionnelles de la recherche et créent de nouvelles connaissances sur les effets de la pandémie.
« Ces projets s’appuient sur des décennies de partenariat entre le CIFAR et Manuvie dans le domaine de la santé des populations », déclare Alan Bernstein, O.C., président et chef de la direction du CIFAR. « Qu’il s’agisse des effets à long terme de la COVID-19 sur le microbiome des nourrissons, sur le cerveau en développement, sur la santé des enfants ou des répercussions de la pandémie mondiale sur nos réseaux sociaux et notre bien-être, ces projets abordent des questions essentielles à une meilleure compréhension de tous les effets de la pandémie. »
Ce programme de subventions constitue la plus récente évolution du partenariat entre le CIFAR et Manuvie qui remonte à 1987, année marquant le 100e anniversaire de Manuvie. Depuis, Manuvie a octroyé près de 3 millions de dollars à l’appui des recherches de pointe du CIFAR en sciences de la santé et en sciences sociales. Ces travaux ont contribué à de nouvelles politiques et pratiques novatrices pour améliorer la santé, le bien-être et la résilience des communautés au Canada et ailleurs.
« Alors que notre gouvernement répond aux défis que présente la COVID-19, il est évident que les investissements en recherche sont d’une importance capitale. Le Programme de subventions en santé des populations et en bien-être Manuvie-CIFAR est un très bon exemple du type de partenariats que nous sommes fiers d’appuyer. Les Canadiens continueront à bénéficier des innovations réalisées par les chercheurs canadiens, innovations qui constituent un élément clé de notre intervention coordonnée pour lutter contre cette pandémie », déclare l’honorable Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.
« Manuvie a participé activement à la lutte contre la COVID-19 dans plusieurs domaines d’importance à l’appui de ses clients, de ses partenaires et de ses communautés. Voilà pourquoi nous sommes fiers de faire équipe avec le CIFAR dans le cadre de ses recherches de calibre mondial. Ces projets auront des retombées positives sur la lutte mondiale contre la pandémie et ce type de recherche constituera un élément essentiel des mesures de rétablissement », déclare Karen Leggett, chef du marketing, Monde à Manuvie.
Le CIFAR est une organisation de recherche mondiale établie au Canada qui rassemble de brillants cerveaux pour trouver réponse aux plus grandes questions de la science et de l’humanité. Nous recevons le généreux soutien des gouvernements du Canada, de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et du Québec, ainsi que de partenaires canadiens et internationaux, de donateurs individuels, de fondations et d’entreprises.
La pandémie de COVID-19 oblige les sociétés du monde entier à adopter divers niveaux d’isolement social pour contenir la contagion. Les populations vulnérables au sein des communautés souffrent davantage de la maladie, car si elles contractent la COVID-19, elles sont plus à risque de développer une maladie grave ou des complications. Parmi les personnes les plus vulnérables à la maladie et aux effets négatifs de l’isolement sur la santé, notons les personnes âgées et celles souffrant de problèmes de santé physique chroniques ou d’une atteinte cognitive. Elles ont souvent besoin d’aide pour les activités de la vie quotidienne, mais ne reçoivent parfois qu’une aide minimale, voire aucune.
Ce projet collaboratif dirigé par les Boursiers Goldie Nejat (Université de Toronto) et Amos Zehavi (Université de Tel-Aviv) du programme Innovation, équité et avenir de la prospérité du CIFAR examinera comment la technologie robotique d’assistance sociale pourrait aider les populations vulnérables pendant la pandémie, et comment mettre à profit les politiques en matière d’innovation pour atteindre cet objectif. L’expertise acquise dans le cadre de ce projet sera non seulement pertinente en temps de pandémie, mais elle permettra aussi d’éclairer l’intégration à long terme des robots dans les établissements de soins, ce qui nous permettra de comprendre comment au mieux les mettre en œuvre, tout en veillant à ce qu’ils demeurent accessibles et économiquement viables pour offrir une aide quotidienne.
Titre du projet : L’innovation au service des besoins spéciaux à l’ère de l’isolement social : Des robots d’assistance sociale contribuent à la lutte contre les dangers de l’isolement chez les personnes vulnérables tout en favorisant la prévention de la maladie
Collaborateurs : Goldie Nejat (Innovation, équité et avenir de la prospérité, Université de Toronto), Amos Zehavi (Innovation, équité et avenir de la prospérité, Université de Tel-Aviv)
Au fil de la propagation de la COVID-19, nous avons eu peu de temps pour comprendre les répercussions neurologiques de l’infection. Des résultats préliminaires démontrent que ceux qui souffrent d’une infection grave présentent souvent une atteinte cognitive provenant de multiples sources : l’effet direct du virus sur le cerveau, les effets indirects de l’inflammation et les effets environnementaux causés par le séjour à l’unité de soins intensifs.
Une équipe menée par le Boursier Koerner du CIFAR Adrian Owen (Université Western) et David Menon (Université de Cambridge), tous deux membres du programme Cerveau, esprit et conscience du CIFAR, va lancer une étude internationale comptant plus de 50 000 participants pour caractériser et quantifier le fardeau de l’atteinte cognitive causée par la COVID-19.
Ces travaux permettront d’éclairer le rétablissement et les soins des personnes atteintes de la COVID-19, ainsi que les politiques en matière de santé relatives au soulagement des symptômes de la COVID-19. De façon plus générale, ils contribueront à orienter les interventions destinées à minimiser l’atteinte cognitive à long terme causée par les maladies neurovasculaires, neuroinflammatoires et neurodégénératives.
Titre du projet : Résultats cognitifs après une infection par le virus de la COVID-19
Collaborateurs : Adrian M. Owen (Cerveau, esprit et conscience, Université Western), David K. Menon (Cerveau, esprit et conscience, Université Cambridge)
La COVID-19 a considérablement modifié notre comportement. Il faudra peut-être de nouvelles normes comportementales, de nouvelles pratiques sociales et des mises à jour systémiques profondes pour maintenir un niveau de vie sain, un sentiment dynamique de bien-être et la prospérité mondiale. Ce processus aura sans nul doute des répercussions sur les liens que nous entretenons les uns avec les autres.
Dans ce projet, les Boursiers du CIFAR Joel Levine (Université de Toronto à Mississauga) et Takao Hensch (Université Harvard et Université de Tokyo) mettront au point une démarche analytique commune qui produira de précieuses connaissances sur le fondement développemental et neural des structures sociales. En misant sur l’expertise du programme Développement du cerveau et de l’enfant du CIFAR, ils appliqueront à la nouvelle réalité sociale de l’après-COVID-19 des outils conçus à l’origine pour étudier la dynamique sociale de systèmes expérimentaux chez la mouche, la souris et l’être humain.
Titre du projet : Logiciels d’analyse de réseaux sociaux
Collaborateurs : Joel Levine (Développement du cerveau et de l’enfant, Université de Toronto à Mississauga), Takao Hensch (Développement du cerveau et de l’enfant, Université Harvard et Université de Tokyo)
La menace que pose la COVID-19 pour la santé et la sécurité économique mondiales a autant rapproché qu’éloigné les gens. Elle a donné lieu à des innovations transfrontalières dans le cadre desquelles des scientifiques du monde entier collaborent à la mise au point d’éventuels vaccins et, en contrepartie, elle a facilité l’exclusion, avec des dirigeants politiques et des citoyens qui cherchent des coupables et se demandent qui devrait être protégé et à quel prix. Nous avons surtout prêté attention aux messages et aux interventions émanant des gouvernements, des entreprises pharmaceutiques et des instituts de recherche.
Pourtant, les organismes à but non lucratif jouent un rôle essentiel au-delà des marchés ou des gouvernements, qu’il s’agisse d’offrir des services directs, d’amplifier la voix citoyenne ou d’enrichir la vie culturelle. Face à la pandémie, certains organismes à but non lucratif ont modifié leurs activités et leurs messages. D’autres se sont repliés sur eux-mêmes, cherchant à survivre et à conserver leurs ressources et activités existantes.
Jetant un pont entre les questions fondamentales des programmes Frontières, groupes et appartenance et Innovation, équité et avenir de la prospérité du CIFAR, les Boursiers du CIFAR Irene Bloemraad (Université de la Californie à Irvine) et Woody Powell (Université Stanford) évalueront la mesure dans laquelle les organismes à but non lucratif font preuve d’innovation en matière d’activités ou redéfinissent leur composition en fonction de la démographie, des taux d’infection par le virus de la COVID-19, des affiliations politiques et des ressources économiques.
Titre du projet : Inclusion innovante ou exclusion civique? La réaction des organismes à but non lucratif à la pandémie de COVID-19
Collaborateurs : Irene Bloemraad (Frontières, groupes et appartenance, Université de la Californie à Irvine), Walter Powell (Innovation, équité et avenir de la prospérité, Université Stanford)
Le microbiome se trouve à l’interface des intrants environnementaux et des résultats en matière de santé, et des recherches préliminaires ont révélé que des facteurs socio-économiques, comme le quartier et la profession, qui modulent la capacité d’une personne à rester chez elle ou à s’isoler, influencent les disparités liées à la COVID-19.
De plus, les mesures de lutte contre la COVID-19 pourraient avoir des répercussions importantes sur le microbiome des nourrissons. Par exemple, les mères dont l’infection est soupçonnée ou confirmée sont physiquement séparées de leur nouveau-né, et le contact peau à peau et l’allaitement pourraient nécessiter l’utilisation de masques ou de produits d’hygiène à base d’alcool. En outre, les variations dans l’observance des parents aux directives sur le confinement, souvent influencées par le statut socio-économique, ont probablement une incidence sur la mesure dans laquelle le microbiome du nourrisson est défini par le contact avec d’autres soignants.
Cette étude interdisciplinaire intégrera la recherche sur le microbiome et les sciences sociales pour explorer comment la variation des réactions comportementales à la COVID-19 influence le microbiome du nourrisson. Ce projet qui se veut une collaboration entre quatre Boursiers du programme Microbiome humain du CIFAR, jettera les assises d’une future étude plus vaste, y compris la collecte d’échantillons « post-pandémie » aux fins de comparaison avec ceux recueillis dans le cadre de cette étude pilote.
Titre du projet : L’influence des réactions comportementales à la COVID-19 sur l’exposition microbienne en début de vie
Collaborateurs : Katherine Amato (Microbiome humain, Université Northwestern), Meghan Azad (Microbiome humain, Université du Manitoba), Maria Gloria Dominguez-Bello (Microbiome humain, Université Rutgers), Melissa Melby (Microbiome humain, Université du Delaware)
La COVID-19 a rapidement et considérablement changé la société. En conséquence, la pandémie pourrait laisser des traces sur notre santé et notre bien-être, non seulement à cause des menaces directes posées par l’infection virale, mais aussi en raison de facteurs de stress durables liés au ralentissement économique et aux conséquences involontaires des politiques de distanciation sociale. Comme les premières années de la vie constituent une période critique pour l’intériorisation à long terme des expériences et des expositions, les enfants pourraient être particulièrement vulnérables à ces facteurs de stress.
Une équipe interdisciplinaire composée de onze Boursiers des programmes Développement du cerveau et de l’enfant et Microbiome humain du CIFAR, dont deux titulaires d’une chaire en IA Canada-CIFAR, intégrera des données biologiques, comportementales et sociologiques pour évaluer les effets à long terme de la pandémie sur les enfants. Pour ce faire, les chercheurs commenceront par mettre au point une méthode pour relier les ensembles de données sur l’épigénétique, le microbiome, les marqueurs immunitaires et la génomique fonctionnelle de la réaction immunitaire aux bases de données administratives. Ensuite, ils créeront et distribueront des trousses « à domicile » permettant aux scientifiques citoyens de contribuer à ces différents types de données. Ces activités permettront la mesure, l’évaluation et le suivi à long terme de l’« expérience de la COVID-19 » sur les enfants à l’échelle de la population.
Titre du projet : Une méthode bioécologique intégrative pour comprendre les « coûts cachés » de la COVID-19 pour les enfants
Collaborateurs : Michael Kobor (Développement du cerveau et de l’enfant, Université de la Colombie-Britannique), Thom McDade (Développement du cerveau et de l’enfant, Université Northwestern), Brett Finlay (Microbiome humain, Université de la Colombie-Britannique), Jenny Tung (Développement du cerveau et de l’enfant, Université Duke), Sara Mostafavi (Développement du cerveau et de l’enfant, titulaire d’une chaire en IA Canada-CIFAR, Université de la Colombie-Britannique et Institut Vecteur), Anna Goldenberg (Développement du cerveau et de l’enfant, titulaire d’une chaire en IA Canada-CIFAR, Université de Toronto, Hôpital pour enfants malades de Toronto et Institut Vecteur), Meghan Azad (Microbiome humain, Université du Manitoba), Megan Gunnar (Développement du cerveau et de l’enfant, Université du Minnesota), Dan Belsky (Développement du cerveau et de l’enfant, Université Columbia), Candice Odgers (Développement du cerveau et de l’enfant, Université de la Californie à Irvine), Daniel Ansari (Développement du cerveau et de l’enfant, Université Western)