Par: Alan Bernstein
31 Oct, 2020
Le monde traverse une période de grands bouleversements. Les sujets qui ont dominé l’actualité au cours des six derniers mois de 2019 — incendies en Australie, rassemblements sur les changements climatiques, protestations contre les pipelines au Canada et agitation politique au Royaume-Uni — semblent bien lointains aujourd’hui. Ces souvenirs ont été remplacés par des bouleversements sociaux et économiques sans précédent dans pratiquement tous les pays de la planète.
Pendant la pandémie de COVID-19, la science et notre confiance en ses résultats sont devenues les principaux moteurs de notre lutte contre le virus; les tests PCR, les anticorps neutralisants et les vaccins à ARN font désormais partie des conversations quotidiennes.
La pandémie a poussé la science au premier plan, et des chercheurs de tous les domaines — épidémiologie, sciences sociales, éthique, virologie, tenue d’essais cliniques et conception de médicaments — abordent les questions et fournissent les outils qui nous permettent de structurer une réaction gagnante à la pandémie de COVID-19.
Au début de cette pandémie, nous avons dû décider comment le CIFAR allait réagir.
Nous avons renforcé les liens dans notre communauté de boursiers en poursuivant les réunions régulières de nos programmes de recherche mondiaux, en nous adaptant aux nouvelles contraintes des rencontres virtuelles et en offrant aux chercheurs désireux de se rencontrer des occasions de discussions approfondies et stimulantes.
Mais il fallait faire plus. En réfléchissant à nos forces, il est devenu clair que notre rôle de rassembleur et que notre communauté mondiale de brillants cerveaux pouvaient appuyer des recherches à fort impact d’une pertinence immédiate pour la pandémie.
Nous avons sans tarder organisé d’importantes discussions de haut niveau sur le rôle de l’intelligence artificielle dans la lutte contre la pandémie et avons conseillé le Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada sur de nouvelles technologies comme les applications de recherche de contacts. Nous avons lancé une série de conférences virtuelles pour présenter les recherches de pointe de nos boursiers et financé des projets collaboratifs sur des aspects sociaux de la pandémie, ainsi que sur des questions liées aux laboratoires.
Près du quart de notre communauté mondiale qui compte plus de 400 boursiers, chercheurs mondiaux CIFAR-Azrieli, conseillers et titulaires d’une chaire en IA Canada-CIFAR a aussi modifié l’orientation de ses recherches pour se pencher sur la COVID-19. Par exemple, Eran Elinav, boursier de notre programme Microbiome humain et professeur à l’Institut Weizmann des sciences en Israël, est en train de concevoir un nouveau test basé sur la PCR pour le diagnostic de la COVID-19; Marzyeh Ghassemi, titulaire d’une chaire en IA Canada-CIFAR basée à l’Université de Toronto et à l’Institut Vecteur, exploite l’intelligence artificielle pour détecter des signes précoces de la COVID-19 dans les scintigraphies pulmonaires; Allison Harell, boursière du programme Frontières, groupes et appartenance et professeure à l’Université du Québec à Montréal, analyse les niveaux de peur, le comportement personnel de distanciation sociale, les normes relatives à la distanciation sociale et la satisfaction à l’égard des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie.
Et plus encore.
La communauté de boursiers du CIFAR aborde ces questions sociétales d’actualité avec la même intensité, la même excellence et la même curiosité que lorsqu’elle se penche sur les questions complexes et à long terme qui animent nos programmes de recherche.
La COVID-19 met en lumière les forces et faiblesses actuelles du tissu sociétal. Il en ressort un fait indéniable : le rôle exceptionnel du CIFAR en tant que rassembleur mondial de brillants cerveaux qui se penchent sur des questions d’importance pour la science et l’humanité est plus crucial que jamais.
Alan Bernstein
O.C., O.Ont., Ph.D., FRSC/MSRC
Président et chef de la direction