Par: Dr. Alan Bernstein
24 Fév, 2021
Chers amis du CIFAR,
Il y a près d’un an que la pandémie de COVID-19 a été déclarée. Les douze derniers mois se sont révélés très éprouvants pour beaucoup d’entre nous et ont apporté des changements si profonds que les historiens et les politologues ne manqueront pas de les étudier de près pendant les décennies à venir. Au nombre des leçons de l’année qui vient de passer, il en est une qui sort du lot : la science est indispensable à la santé, au bien-être et à la prospérité de tous.
La pandémie a propulsé la science au premier plan. Elle a montré que la science et la communauté scientifique excellent lorsqu’elles bénéficient de perspectives diverses, qu’elles sont motivées par l’urgence et qu’elles sont parties prenantes à la collaboration mondiale, à la transparence et à une aspiration sans limites.
Bien que la pandémie de COVID-19 n’est pas encore derrière nous, j’ai été profondément inspiré par la remarquable puissance de la science, ainsi que par la créativité, l’ouverture et l’engagement de la communauté scientifique mondiale. J’ai bon espoir que la science mettra fin à cette pandémie et nous conduira vers un avenir prospère et durable.
Le lancement de cinq vaccins sécuritaires et efficaces en moins d’un an constitue assurément une réalisation remarquable. Commercialiser un vaccin en dix ans était qualifié de rapide, mais réussir à le faire en un an tient de l’exploit historique. Le succès de la course aux vaccins contre la COVID-19 témoigne de ce qui est possible quand la science de haut niveau, la collaboration internationale, des institutions solides et des idées audacieuses se conjuguent.
« La science et la communauté scientifique excellent lorsqu’elles bénéficient de perspectives diverses, qu’elles sont motivées par l’urgence et qu’elles sont parties prenantes à la collaboration mondiale, à la transparence et à une aspiration sans limites. »
Bien que rapide, le développement de vaccins contre la COVID-19 n’a été ni facile ni simple. Bien au contraire. Les deux premiers vaccins mis à l’essai, approuvés et utilisés (ceux de Moderna et de Pfizer/BioNTech) se fondent sur une nouvelle technologie d’ARNm qui a mis des décennies à passer de curiosité de laboratoire aux inoculations permettant de sauver des vies. Maintenant que la technologie est au point, et vu sa vitesse d’exécution et sa capacité d’adaptation, il est probable que nous mettrons à profit les vaccins à ARNm pour lutter contre les pandémies futures.
Une nouvelle plateforme vaccinale n’est que l’exemple le plus récent et le plus marquant du rôle que joue la science dans la résolution de problèmes mondiaux. Tout au long de l’histoire, les découvertes fondamentales et la recherche sociale ont mené à des révolutions technologiques, à des avancées en matière de politiques et, en fin de compte, à l’augmentation de l’espérance de vie et à l’amélioration de la santé des êtres humains. Une compréhension fondamentale de la biochimie et de la génétique des plantes a mené aux engrais et aux plantes qui nourrissent aujourd’hui le monde; la découverte accidentelle d’un champignon bactériophage a conduit à la mise au point de la pénicilline et à une réduction considérable des décès par pneumonie, chirurgie et accouchement au cours du siècle dernier; l’étude de la santé des populations plutôt que celle des individus a permis de comprendre les déterminants socio-économiques de la santé; la conception d’algorithmes pour imiter les neurones a mené à la révolution de l’intelligence artificielle qui constitue le fondement des plus grandes entreprises technologiques du monde.
Pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés, qu’il s’agisse des changements climatiques, de l’antibiorésistance, de l’inégalité des revenus, de la montée du populisme ou de la création d’une économie post-pandémique durable, inclusive et fondée sur l’innovation, nous aurons besoin des sciences de laboratoire et des sciences sociales, ainsi que des sciences humaines. Les solutions ne surgiront pas du néant. En effet, dans sa lettre de mandat à son nouveau conseiller scientifique, le professeur Eric Lander, le président Biden considère que la science et la technologie sont essentielles à la reprise économique. La meilleure façon de favoriser les solutions est de réunir les plus brillants cerveaux du monde et de les encourager à collaborer par-delà les frontières et les disciplines.
Alors que le CIFAR se prépare à entamer sa 40e année en 2022, nous cherchons à trouver réponse aux prochaines grandes questions auxquelles feront face la science et l’humanité. Nous envisageons l’avenir empreint de l’optimisme audacieux qui a défini notre approche de création de connaissances. J’espère que vous vous joindrez à nous dans ce parcours destiné à résoudre les problèmes les plus urgents auxquels font face la science et l’humanité en apportant votre soutien à notre nouveau Fonds des perspectives d’avenir. Grâce à votre soutien, nous continuerons à nouer des collaborations internationales entre certains des plus brillants cerveaux du monde et à catalyser la création des connaissances nécessaires pour bâtir un monde résilient, durable et inclusif.
Alan Bernstein, O.C., O.Ont., Ph.D., FRSC/MSRC
Président et chef de la direction, CIFAR