Par: Kathleen Sandusky
21 Juin, 2022
Comme la plupart des secteurs, le domaine de l’IA doit faire face à son manque de diversité et prendre conscience des effets des préjugés et des perspectives cloisonnées qui peuvent donner lieu à des résultats désastreux, comme les disparités raciales dans la reconnaissance vocale et le sous-diagnostic des maladies chez les femmes et les populations de patients mal servies. Ces ratés réduisent l’efficacité de l’IA, minent la confiance du public à son égard et limitent les nombreuses possibilités d’idées et de solutions novatrices issues de la diversité. De plus, on peut attribuer en partie la pénurie de talents dans l’industrie technologique canadienne florissante au manque d’espaces de travail et d’apprentissage accueillants pour les personnes issues de la diversité.
« C’est la première fois que je fais partie d’un groupe technologique réservé aux femmes, et je m’y sens profondément en sécurité et bienvenue. »
–Paige Lewis, participante au AI4Good Lab 2022
Le AI4Good Lab, aujourd’hui dans sa sixième année, s’efforce de répondre au besoin de diversité des genres en IA grâce à un programme de formation annuel de sept semaines qui a pris de l’expansion depuis son premier site à Montréal en 2017, puis à son deuxième site à Amii d’Edmonton en 2019, jusqu’au lancement cette année de son troisième site à l’Université métropolitaine de Toronto (UTM; anciennement Université Ryerson).
Soutenu par le CIFAR dans le cadre de la Stratégie pancanadienne en matière d’intelligence artificielle, le AI4Good Lab met l’accent sur le mentorat et l’apprentissage motivée par la curiosité pour préparer les femmes et les participants d’une diversité de genres à une carrière en IA. Les 90 personnes qui y participent cette année assistent à des conférences et à des ateliers virtuels avec des spécialistes de pointe en IA, puis suivent une formation au sein de leur établissement d’attache. Elles collaborent au sein d’équipes locales et s’efforcent de créer collectivement un véritable projet d’apprentissage automatique à présenter lors d’un concours final qui a lieu la dernière semaine. Elles participent également à des activités de réseautage avec de jeunes entreprises technologiques et des sociétés qui souhaitent recruter des membres de cette cohorte talentueuse.
Paige Lewis, étudiante en biophysique et informatique à l’Université métropolitaine de Toronto, participe au AI4Good Lab. En plus de ses études et de son stage en apprentissage automatique, elle consacre ses temps libres à la création d’algorithmes motivés par la curiosité, notamment un outil permettant de prédire le classement des livres et un module personnalisé d’apprentissage des langues qui utilise des ensembles de données en libre accès.
Malgré son talent et son affinité innée pour le domaine de l’apprentissage automatique, Paige n’a pas toujours eu le sentiment d’être la bienvenue dans le monde de la technologie. « Il y a cette pression de devoir exister en tant que femme dans ce qui peut être un espace très masculin, le sentiment qu’il faut avoir une certaine image, parler d’une certaine façon, s’habiller d’une certaine manière, raconte-t-elle. Quand j’ai entendu parler de ce programme, j’étais très enthousiaste à l’idée d’apprendre dans un groupe où le fait d’être une femme ne poserait pas problème, et j’ai eu tellement de plaisir. C’est la première fois que je fais partie d’un groupe technologique réservé aux femmes, et je m’y sens profondément en sécurité et bienvenue. »
C’est justement l’environnement sûr et accueillant que l’université hôte, TMU, s’efforce de créer. « La participation accrue des femmes et des personnes d’une diversité de genres est indispensable dans le domaine des STIM », commente Johannes Dyring, vice-président adjoint, Développement des affaires et initiatives stratégiques au bureau du vice-président Recherche et innovation de TMU. « La diversité et l’inclusion sont essentielles à la compétitivité du Canada, et notre université est fière d’applaudir la contribution des femmes et des personnes issues de la diversité qui ont tant de talent et de connaissances à ajouter à ce domaine important et en pleine croissance qu’est l’IA. »