Par: Justine Brooks
12 Déc, 2023
[Mise à jour juin 2024 : Lire le rapport de RBC]
À la mi-novembre, des chefs de file du secteur se sont réunis à l’occasion du Forum du leadership en IA générative CIFAR-RBC, sur invitation uniquement, pour discuter des occasions et des défis liés au déploiement d’outils d’IA générative dans une vaste gamme de secteurs. Au cours de la journée, diverses présentations et discussions en petits groupes ont traité de l’incidence de l’IA générative sur les entreprises et des moyens de la déployer en toute sécurité.
Foteini Agrafioti, scientifique en chef de RBC et cheffe de Borealis AI, a notamment pris la parole à titre de conférencière principale. Mme Agrafioti a parlé de l’adoption par le Canada de la Stratégie pancanadienne en matière d’IA, qui fait référence dans le monde entier. Elle a souligné que la création des trois instituts nationaux d’IA du Canada – Amii, Mila et l’Institut Vecteur – a constitué la « première étape pour changer l’orientation de l’apprentissage automatique ». Cette proximité des talents canadiens signifie que la recherche peut rapidement être traduite en applications commerciales. Selon elle, cet avantage explique pourquoi les banques canadiennes ont obtenu de meilleurs résultats en matière de préparation à l’IA et de maturité de l’IA par rapport aux États-Unis et à l’Asie dans un récent rapport du cabinet britannique Evident, spécialisé dans l’intelligence des données.
« L’IA générative est porteuse de formidables occasions pour les entreprises canadiennes. Elle peut être mise à profit pour accroître la productivité et réduire les coûts », a déclaré Mme Agrafioti. « Le Canada fait figure de chef de file en matière d’IA et il est essentiel de rester compétitif en tirant parti de notre avantage dans ce domaine et en favorisant son adoption responsable. Aujourd’hui, dans notre cour, se trouvent des spécialistes de l’IA qui vont au-delà de l’ingénierie de requête et qui peuvent élargir les capacités de l’IA générative pour s’adapter aux besoins de nos entreprises. »
Après le discours d’ouverture de Mme Agrafioti, une table ronde de spécialistes du secteur et de la recherche a discuté des occasions potentielles offertes par l’IA générative. Parmi les panélistes figuraient Shingai Manjengwa, responsable de l’enseignement en IA chez ChainML, Marc Bellemare, cofondateur de Reliant AI et titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR à Mila, et Guillaume Rabusseau, également titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR à Mila et chef de la recherche pour une collaboration récemment annoncée entre Mila et Zapata AI.
Concernant les difficultés à traduire la recherche en solutions concrètes, M. Bellemare estime que « le plus grand défi est de comprendre comment faire de la recherche de pointe tout en solutionnant un problème réel ». Reprenant des exemples de sa propre jeune pousse Reliant AI, qui fournit des solutions d’IA générative à l’industrie, il a proposé que les entreprises traitent les problèmes d’entreprise comme des questions de recherche.
Après une courte discussion en petits groupes où les participants et participantes ont parlé de l’adoption de l’IA générative par leur propre entreprise et des défis qu’elle pose, une série de conférenciers et de conférencières ont présenté des exemples de cas d’utilisation. Bruce Dewar de LIFT Impact Partners a traité de l’enseignement et de la mesure de l’impact dans les organismes sans but lucratif, Benjamin Alarie de Blue J Legal a fait le point sur les applications de l’IA générative au droit fiscal et Madalin Mihailescu de Georgian Partners a expliqué comment les sociétés de capital de risque peuvent soutenir l’adoption de l’IA générative dans les entreprises de leur portefeuille et dans leurs propres unités d’affaires.
Taylor Owen, titulaire de la chaire Beaverbrook sur les médias, l’éthique et les communications, directeur du Centre pour les médias, la technologie et la démocratie et professeur associé à l’École Max Bell de politique publique de l’Université McGill, a conclu l’après-midi. M. Owen a abordé les implications plus larges de l’IA générative. Il a établi des liens avec l’émergence des médias sociaux et comparé l’influence politique et le manque de réglementation des premières années des médias sociaux à la situation actuelle de l’IA.
« Il est clair que maximiser les avantages d’une technologie émergente signifie les normaliser dans nos systèmes et institutions de gouvernance démocratique », a indiqué M. Owen. Il a souligné l’importance de faire participer les citoyens et citoyennes aux conversations sur la réglementation, ainsi que de veiller à ce que la complexité de la réglementation de l’IA n’empêche pas de réagir rapidement à cette occasion d’innovation en évolution rapide.
Les conclusions du forum seront intégrées dans un prochain rapport de RBC sur les occasions présentées aux entreprises canadiennes par l’IA générative.
Découvrez comment le CIFAR et les trois instituts nationaux d’IA du Canada font progresser la commercialisation et l’adoption de l’IA au Canada dans notre page L’impact de la Stratégie pancanadienne en matière d’IA.
Image de bannière: Elissa Strome, directrice générale de la Stratégie pancanadienne en matière d’IA au CIFAR, anime une table ronde avec les chefs de file du secteur Guillaume Rabusseau, Marc Bellemare et Shingai Manjengwa.