Par: Kathleen Sandusky
2 Nov, 2022
De gauche à droite sur la photo: Alice Liu, I-DAIR; Elissa Strome, CIFAR; Nadina Iacob, CEPS; Owen Rackham, The Alan Turing Institute; Eric Sutherland, PHAC.
Le personnel du CIFAR et les membres de notre communauté de recherche se sont réunis à New York avec des leaders d’opinion internationaux pour la 9e édition du Sommet scientifique de l’Assemblée générale des Nations Unies (en anglais). Le Sommet s’est tenu en septembre dans le cadre de la 77e Assemblée générale des Nations unies. Plus de 1?600 personnes ont pris la parole au cours de plus de 400 séances. Des responsables de gouvernements, d’universités, d’entreprises et d’institutions multilatérales, dont de nombreuses agences des Nations unies, se sont réunis pour discuter du rôle de la science dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies dans un large éventail de domaines, notamment la diplomatie scientifique internationale, la technologie, le partage de données, la santé mondiale, la sécurité alimentaire, le changement climatique et la biodiversité.
Coprésidente du Sommet scientifique, Lissa Matyas est vice-présidente, Affaires gouvernementales internationales du CIFAR. Elle a animé des dizaines de discussions au cours des deux semaines du Sommet. « En sa qualité de chef de file mondial promouvant des modèles novateurs de collaboration scientifique internationale au plus haut niveau, le CIFAR a joué un rôle clé dans l’élaboration et la réalisation du Sommet scientifique de cette année à l’Assemblée générale des Nations Unies, a indiqué Mme Matyas. Il était vraiment passionnant de voir les nombreuses nouvelles collaborations et idées novatrices qui sont nées lors des rencontres de cette année, le CIFAR y jouant un rôle clé. »
Parmi les intervenants au Sommet, on retrouvait le président et chef de la direction sortant du CIFAR, Alan Bernstein. Celui-ci s’est entretenu avec Cheryl Moore, directrice des programmes de recherche à Wellcome, au sujet de la nécessité d’élaborer de nouveaux modèles scientifiques pour résoudre les nombreux enjeux liés au changement climatique, notamment l’insécurité alimentaire, la pénurie d’eau, les pandémies mondiales et l’affaiblissement des chaînes d’approvisionnement.
« La taxonomie entre recherche fondamentale et recherche appliquée est devenue plutôt obsolète et devrait être abandonnée, a déclaré M. Bernstein au cours de la discussion. Je pense qu’elle n’a plus grand-chose à voir avec la manière dont la recherche est réellement menée aujourd’hui. » Notant que le CIFAR a été l’un des premiers à soutenir les travaux fondamentaux de Geoffrey Hinton sur l’apprentissage profond et l’intelligence artificielle, M. Bernstein a souligné que la préoccupation centrale de M. Hinton ne concernait pas les nombreuses applications commerciales qui allaient découler de ses travaux, mais la compréhension de la capacité d’apprentissage du cerveau humain. « Geoff cherchait à déterminer comment les humains apprennent en modélisant ses constats dans un ordinateur. C’est de cette investigation qu’est né l’apprentissage profond, qui, comme nous le savons maintenant, a permis de débloquer des investissements de plusieurs milliers de milliards de dollars. Mais il est important de noter que ces utilisations industrielles ultérieures n’ont pas été le moteur de la découverte. »
Elissa Strome, directrice exécutive de la Stratégie pancanadienne en matière d’intelligence artificielle du CIFAR, a animé une séance visant à explorer les difficultés et les occasions de coopération internationale en matière de données sur la santé. Après une table ronde avec des scientifiques du International Digital Health and AI Research Collaborative, du Centre for European Policy Studies, de l’Institut Alan-Turing et de l’Agence de la santé publique du Canada, Mme Strome a animé un atelier interactif avec des participants et participantes en ligne et en présentiel. Les personnes présentes ont partagé leur expertise et leurs recommandations concernant les mesures à prendre et les possibilités de collaborations fructueuses.
« Grâce à l’avènement de l’apprentissage automatique et à l’essor de systèmes informatiques plus rapides, abordables et accessibles, nous avons une occasion sans précédent de tirer parti des données de notre monde numérique pour produire des effets sociaux positifs?», a affirmé Mme Strome, qui a souligné les nombreux changements importants survenus dans l’information numérique sur la santé et déclenchés par la pandémie mondiale. «?Il est devenu évident pour le monde entier qu’il existe une énorme possibilité d’exploiter les données sur la santé au profit du public. J’ai bon espoir que nous puissions appliquer ce que nous avons appris au cours de ces années de pandémie pour accroître la collaboration et l’incidence en tirant parti d’une utilisation responsable des données sur la santé. »
La vice-présidente, Avancement du CIFAR, Leslie McCarley, a animé une discussion sur la façon dont la philanthropie scientifique est devenue de plus en plus importante au sein de l’écosystème de la recherche, faisant progresser la science à l’échelle mondiale en soutenant les collaborations scientifiques internationales.
« La vaste collaboration internationale entre la communauté de recherche, les bailleurs de fonds scientifiques, les décideurs politiques et d’autres parties prenantes continue d’accélérer les découvertes scientifiques, a souligné Mme McCarley. À ce titre, nous devons inclure davantage de talents et de perspectives diverses afin d’accroître les possibilités de percées. Le CIFAR est heureux de s’associer à des investisseurs des secteurs privé et public pour offrir des possibilités aux communautés de recherche du monde entier. Cela leur permet de collaborer et de faire progresser la science au profit de toute l’humanité et de la planète. »
David Rolnick, titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR, a également pris la parole lors du Sommet. Il a participé à des tables rondes scientifiques pour discuter du rôle de l’IA et de l’apprentissage automatique dans la lutte contre le changement climatique.
Le Sommet scientifique de la 78e Assemblée générale des Nations unies, organisé en partenariat avec l’UNESCO, est prévu du 12 au 29 septembre 2023 à New York.