Comment nos vies de plus en plus interdépendantes déterminent notre façon de vivre, les choix que nous faisons et les conséquences inattendues qui en résultent.
La pandémie a révélé des fissures dans un monde qui connaissait déjà de multiples crises. Elle a mis en évidence de profondes lignes de fracture sociétales et exacerbé les inégalités au sein des pays et entre eux; elle a conduit au recul du multilatéralisme, au resserrement des frontières et laissé paraître la précarité d’un système mondial étroitement lié et interdépendant. Par ailleurs, elle a galvanisé la coopération scientifique internationale et stimulé le progrès scientifique et technologique. Elle nous a aussi amenés à repenser nos responsabilités éthiques à l’égard des générations futures, nos normes et les conditions liées à l’imputabilité. L’humanité se trouve à un point d’inflexion. Des modes de pensée radicalement nouveaux, associés à une ouverture à l’action, font naître un sentiment d’optimisme et d’urgence à la fois et mettent clairement l’accent sur le rôle de la science pour un avenir meilleur.
Cet environnement dynamique de plus en plus complexe soulève des questions fondamentales sur les possibilités et les limites de l’être humain. Les progrès considérables et rapides de technologies qui améliorent nos capacités humaines comme l’édition du génome, les algorithmes visant à améliorer le processus décisionnel et la surveillance, ont largement dépassé notre compréhension de la façon de les développer, de les utiliser et de les gérer de manière responsable. Les nouvelles méthodes et les nouveaux outils qui jouissent d’une puissance de calcul en croissance exponentielle ouvrent de nouveaux champs d’études jusqu’alors impossibles. L’ampleur et la portée des données disponibles sont stupéfiantes et ne cessent de croître; par ailleurs, la confiance du public dans les institutions traditionnelles qui recueillent et analysent ces données s’érode.
Pour l’avenir, cette situation nous oblige à réfléchir différemment à notre mode de gouvernance, de communication et d’interaction, et à réévaluer les qualités essentielles qui font de nous des êtres humains.