Comment le lait maternel influence-t-il le microbiome d’un bébé? Voilà l’une des nombreuses questions auxquelles Meghan Azad s’efforce de répondre dans le cadre de ses travaux sur la nutrition infantile et le microbiome dans la croissance et le développement de l’enfant.
« Il y a des gens qui étudient le lait maternel depuis longtemps. Mais pour être honnête, ils sont peu nombreux. Quand on y pense, c’est étonnant, vu l’importance du lait maternel pour notre espèce », explique Azad, membre du programme Microbiome humain et professeure agrégée à l’Université du Manitoba. Elle est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 2 sur l’origine développementale des maladies chroniques.
Azad analyse une longue liste d’éléments dans le lait maternel; pour ce faire, elle fait appel à ses compétences en biologie moléculaire, en épidémiologie, en statistiques et en nutrition.
« Dès mon plus jeune âge, j’ai su que je voulais en faire mon métier. »
« Nous recherchons divers nutriments, des enzymes, des hormones, des anticorps, des facteurs immunitaires, des microorganismes et des métabolites. Si nous analysons tous les éléments présents dans le lait et les examinons
de façon globale, nous pouvons comprendre comment le lait maternel influence le microbiome, la santé intestinale, l’immunité et la croissance. C’est la nouvelle façon de concevoir le lait humain comme un “système biologique”. »
Les travaux d’Azad dans le domaine ont retenu l’attention de la Fondation Bill et Melinda Gates. Elle dirige actuellement une étude internationale qui compare le lait maternel dans différents contextes et examine le lien entre le lait maternel et la croissance du nourrisson. L’étude bénéficie du dépôt biologique de lait maternel d’Azad au Centre interdisciplinaire de lactation du Manitoba (MILC), qu’elle codirige avec son collègue Nathan Nickel, au Centre des politiques de santé du Manitoba.
Azad est également directrice adjointe de l’étude de cohorte CHILD, une cohorte nationale de grossesses qui suit 3 500 familles afin de comprendre comment les premières expériences définissent la santé tout au long de la vie.
L’étude a démarré il y a plus de dix ans et recueille des données depuis la grossesse; les enfants participant à l’étude approchent maintenant de l’adolescence.
En ce qui concerne la pandémie de COVID-19, Azad fait partie d’un grand nombre de scientifiques à étudier ses effets sur la population humaine. Grâce au soutien de fonds Catalyseur du CIFAR, Azad a collaboré avec Katherine R. Amato et Maria Gloria Dominguez-Bello, membres du programme Microbiome humain, pour étudier quels pourraient être les effets de la pandémie sur le microbiome du nourrisson.
« Nous nous concentrons sur le début de la vie : les bébés naissent stériles et sont colonisés par les premiers microorganismes qu’ils rencontrent. Nous nous demandons, lors d’une pandémie où tout est super propre et où le bébé n’a pas de contact avec la famille et les amis, comment cela pourrait-il affecter le développement de son microbiome? »
Azad, qui a grandi à Winnipeg (Manitoba), explique que l’intérêt qu’elle porte à la santé des enfants remonte à l’âge de 10 ans, quand elle a reçu un diagnostic d’asthme.
« À l’un de mes rendez-vous, le médecin a parlé à mes parents et leur a demandé s’ils accepteraient de me faire participer à un essai clinique sur un nouveau médicament contre l’asthme, explique-t-elle. J’enregistrais ma fonction pulmonaire tous les jours et j’allais à l’hôpital passer des tests; j’ai commencé à demander “pourquoi je fais ça?” Et on m’a dit que c’était pour aider d’autres enfants asthmatiques, car il s’agit d’une étude de recherche. Dès mon plus jeune âge, j’ai su que je voulais en faire mon métier. »
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