Par: CIFAR
23 Août, 2022
La santé humaine est déterminée non seulement par la génétique et la biologie humaine, mais aussi par les conditions socio-économiques. Ces quarante dernières années, les scientifiques du CIFAR ont été des leaders de la recherche sur la santé et le bien-être.
À l’occasion du 40e anniversaire du CIFAR, jetons un regard sur trois jalons importants de la recherche qui ont contribué à améliorer la vie des gens à travers le monde.
Dans les années 1980, les membres du CIFAR ont introduit le concept de santé des populations qui a fait des vagues dans le monde entier. L’équipe interdisciplinaire du CIFAR a examiné l’incidence des facteurs sociaux, environnementaux et économiques sur la santé.
Les scientifiques du CIFAR ont établi les déterminants sociaux de la santé. La publication intitulée Why are some people healthy and others not?: The determinants of the health of populations constitue aujourd’hui un principe fondamental de la politique de santé qui a contribué à définir et à ouvrir des voies vers une vie plus saine pour des millions de personnes de par le monde.
« La recherche a permis de constater d’emblée qu’une prévention clinique efficace n’était pas la cause première de l’augmentation de l’espérance de vie », explique Clyde Hertzman dans un article sur l’amélioration des premières années de la vie pour favoriser la santé à long terme.
« La nutrition, l’alphabétisation et d’autres facteurs associés à l’évolution socio-économique jouaient un rôle beaucoup plus important. Cette idée a considérablement changé la donne », ajoute Hertzman, alors membre des programmes Bien-être collectif et Développement cérébral et biologique fondé sur l’expérience du CIFAR.
Le CIFAR n’a pas seulement contribué à l’essor de la recherche sur les déterminants sociaux de la santé. Depuis plus de dix ans, Leah Cowen, coresponsable du programme Règne fongique : Menaces et possibilités, observe un pathogène mortel se propager à travers le monde, Candida auris (C. auris).
Pharmacorésistant, difficile à diagnostiquer et ciblant les personnes immunodéprimées, C. auris se propage par les équipements médicaux non invasifs comme les brassards de sphygmomanomètre et les thermomètres axillaires. Ce phénomène a provoqué de nombreuses éclosions et fermetures dans des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée.
« L’un des problèmes tient au fait que les organismes fongiques sont des eucaryotes, ce qui signifie qu’ils sont beaucoup plus semblables à leurs hôtes humains que les bactéries », explique Cowen dans un article sur la lutte contre C. auris. « Comme ils partagent avec les humains de nombreux processus essentiels, il est difficile de les tuer sans produire aussi des effets toxiques chez le patient. »
Cowen et ses collègues du programme Règne fongique s’efforcent de mieux comprendre C. auris et d’autres organismes fongiques, bénéfiques ou nuisibles à la santé humaine. Ses travaux en particulier permettront de mieux comprendre la constitution génétique des organismes fongiques afin de développer des antifongiques capables de contrer les effets de C. auris et d’autres pathogènes fongiques.
Au cours des dernières années, les scientifiques du monde entier et dans tous les domaines ont réorienté leur travail pour lutter contre la COVID-19. Les membres du CIFAR se sont également mobilisés. L’un des principaux domaines d’étude a porté sur les conséquences à long terme de la pandémie, ou « la COVID longue ».
Adrian Owen, titulaire de la bourse Koerner et coresponsable du programme Cerveau, esprit et conscience du CIFAR, réalise des progrès dans la recherche sur le « brouillard cérébral ». Les résultats de son étude sur les patients positifs au test de dépistage de la COVID laissent penser que l’expérience subjective de la « COVID longue » est liée à une association de symptômes physiques et de déficits cognitifs.
« Nous constatons des déficits cognitifs assez profonds », déclare Owen dans le cadre d’une Conférence virtuelle du CIFAR sur les caractéristiques d’un cerveau en santé. « La vitesse de réflexion — la rapidité à laquelle vous réfléchissez à un problème — semble être gravement atteinte, tout comme le raisonnement et la résolution de problèmes, mais la mémoire n’est aucunement touchée. »
De nombreux organismes internationaux de santé publique s’intéressent aux travaux d’Owen dans ce nouveau domaine de la recherche en santé.
Le CIFAR est reconnaissant à ses généreuses et fidèles entités donatrices qui soutiennent la recherche sur la santé et le bien-être depuis plusieurs décennies, notamment Manuvie, la Fondation caritative mondiale Templeton Inc. et Canada-Vie.