Par: Kathleen Sandusky
19 Avr, 2023
En mars 2023, le CIFAR a organisé un atelier interdisciplinaire qui a rassemblé des chercheurs et chercheuses, des responsables politiques, des cadres d’entreprises et des membres d’ONG. Ces personnes ont exploré les occasions de recherche et d’innovation canadiennes visant à mettre au point des solutions d’IA pour faire face aux changements climatiques. Puisque l’IA au service de l’énergie et de l’environnement constitue l’une des priorités stratégiques de la deuxième phase de la Stratégie pancanadienne en matière d’IA au CIFAR, les activités dans ce domaine accéléreront la mise en œuvre de solutions qui atténuent les effets des changements climatiques, protègent l’environnement et innovent dans le secteur de l’énergie durable.
Il était possible d’assister à cet événement hybride en personne ou à distance. Afin de réduire l’empreinte carbone des personnes devant se déplacer, l’équipe chargée de l’organisation de l’événement a mis en place une version préliminaire du nouveau programme de compensation carbone du CIFAR. Le programme a officiellement débuté en avril, de sorte que le CIFAR sera carboneutre d’ici 2024.
La journée a commencé par une présentation de David Rolnick, titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR à Mila et coresponsable du Groupe de travail des titulaires de chaires en IA Canada-CIFAR sur l’énergie et l’environnement. Il était accompagné de Priya Donti, qui a cofondé avec lui l’organisme mondial sans but lucratif Climate Change AI, qui encourage les travaux au croisement de la lutte contre les changements climatiques et de l’apprentissage automatique. Les deux scientifiques ont présenté les conclusions et les applications au Canada de leur récent article intitulé Building on Changements climatiques et IA : Recommandations relatives à l’action gouvernementale (en anglais), produit par le Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle en collaboration avec Climate Change AI et le Centre for AI & Climate.
Une étude de cas a ensuite été présentée par Graham Taylor, titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR à l’Institut Vecteur où il est directeur de recherche et directeur de l’équipe Données du Centre de génomique de la biodiversité de l’Université de Guelph. M. Taylor a présenté les travaux en cours de réalisation de BIOSCAN, un système fondé sur l’ADN et accessible dans le monde entier, dans le cadre d’une collaboration internationale. Visant à accélérer la découverte des espèces, cette collaboration permet également d’étudier les interactions et la dynamique des espèces dans un contexte de changement climatique rapide. M. Taylor a décrit ainsi la crise liée à l’appauvrissement de la biodiversité : « Nous brûlons des livres à la bibliothèque, sans même les avoir lus. »
Les participants et participantes au symposium ont également entendu Martha White et Adam White, tous deux titulaires de chaires en IA Canada-CIFAR à l’Amii, qui se sont joints de manière virtuelle pour expliquer leur projet pilote de traitement de l’eau en cours dans la communauté rurale de Drayton, en Alberta. Grâce à l’apprentissage par renforcement, leur équipe a créé une station d’épuration modèle présentant des conditions semblables à celles de la station d’épuration réelle actuellement en construction. Ils ont mis au point un système de contrôle qui utilise des agents d’IA pour s’adapter rapidement aux situations susceptibles de se présenter dans le monde réel – comme la réaction aux variations de la clarté de l’eau de la rivière –, aux événements météorologiques perturbateurs et aux dysfonctionnements des systèmes de pompage et des infrastructures.
Enfin, une table ronde de spécialistes sectoriels et universitaires de l’écosystème canadien de l’IA au service de l’énergie et de l’environnement, comprenant Stuart Lombard (chef de la direction d’ecobee), Humera Malik (cheffe de la direction de Canvass AI) et Deval Pandya (directeur de l’ingénierie de l’IA de l’Institut Vecteur), a discuté des principaux défis et des occasions pour les jeunes pousses dans cet espace. Parmi les questions abordées, on peut citer le risque d’écoblanchiment, particulièrement dans le domaine pétrolier et gazier, qui renforce le statu quo au lieu de favoriser la transition vers l’abandon des carburants fossiles.
Après les discussions, l’ensemble des participants et participantes au symposium a travaillé en petits groupes. Leur mission : cerner les lacunes que chacun constate lors de l’utilisation des applications de l’IA dans les domaines de l’énergie durable et de l’environnement. Ensemble, ces personnes ont recensé et hiérarchisé les principales occasions de collaboration et d’investissement qui permettraient de concevoir et de mettre en œuvre des applications de l’IA pour résoudre d’importants problèmes liés à l’énergie durable et à l’environnement.
Mise à jour du 2 juin 2023 : Un rapport du symposium est maintenant disponible pour toutes les parties prenantes et le public. Les résultats contribueront également à clarifier les prochaines étapes de la Stratégie pancanadienne en matière d’IA au CIFAR, alors que nous continuons à faire progresser le domaine de recherche prioritaire de l’IA au service de l’énergie et de l’environnement.