Une journée au labo : Alán Aspuru-Guzik
Alán Aspuru-Guzik est titulaire de bourse Lebovic et coresponsable du programme Énergie solaire bio-inspirée du CIFAR, ainsi que titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR à l’Institut Vecteur. Son travail est ambitieux : il vise à accélérer la découverte de nouveaux produits chimiques et de matériaux utiles à la société grâce à des technologies de pointe comme l’informatique quantique, l’apprentissage automatique et l’automatisation. Son groupe de recherche, le Matter Lab, regroupe les travaux d’un « laboratoire sec » (analyse et calcul appliqués) au sein du département d’informatique de l’Université de Toronto, et ceux d’un « laboratoire humide » (expériences à plus haut risque, comme la manipulation de matières chimiques et biologiques) situé dans l’édifice des Lash Miller Chemical = Laboratories de l’université. Nous avons suivi Aspuru-Guzik pendant une journée alors qu’il passait d’un espace de recherche à l’autre.
Alán commence sa journée au laboratoire sec. «Je vis ici», plaisante-t-il. Il fait une démonstration des capacités de l’un des robots de son laboratoire. «La capacité de voir et de reconnaître les choses est un processus beaucoup plus complexe que vous ne l’imaginez, note-t-il. Ce robot est exceptionnel, car peu importe où se trouve le verre, il sait comment le saisir et verser.»
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CI-DESSUS : Sur une étagère dans son bureau, Alan expose fièrement des bottes ornées de rouge et de blanc vifs. «J’ai grandi au Mexique, explique-t-il. Le jour où j’ai obtenu ma titularisation à l’Université Harvard, mes stagiaires diplômés mexicains m’ont acheté ces bottes. Ce sont des “bottes de dragon”et elles sont faites pour danser.»
A GAUCHE : «Le CIFAR a joué un rôle majeur dans mon embauche au Canada en tant que membre d’un réseau de scientifiques», explique Alán en réponse à une question sur son travail. «Peu après mon arrivée, je suis devenu titulaire de chaire en IA Canada-CIFAR, ce qui m’a permis de bénéficier des ressources nécessaires pour interagir et travailler avec de nombreux spécialistes de l’informatique.»
Pendant le trajet du laboratoire sec au laboratoire humide, Alán s’exprime davantage comme un historien plutôt qu’un scientifique. «C’est incroyable de se rappeler que Geoff Hinton a commencé à parler de l’idée des réseaux neuronaux ici même dans les bâtiments qui nous entourent aujourd’hui.»
Dans le laboratoire humide, Alán enfle une blouse blanche et des gants de sécurité. «Vous avez devant vous un réacteur chimique, un laboratoire de chimie autonome, explique-t-il. Nous fabriquons plusieurs molécules à la fois. Ce laboratoire fait de la chimie classique, tandis que l’autre laboratoire réfléchit à la chimie de l’avenir.»
Dans la pénombre, Alán fait la démonstration d’une magnifique réaction fluorescente. «Il s’agit de véritables molécules laser organiques qui figurent parmi les molécules fluorescentes les plus brillantes au monde - et nous détenons le record de la fabrication de ces molécules.»
À la fin de la visite, il nous parle de certains objectifs ambitieux de son travail. « Voici une station qui analyse des molécules pour des batteries organiques, note-t-il. Nous voulons créer la prochaine génération de batteries pour stocker l’intégralité de l’énergie mondiale. »