Par: Alan Bernstein
7 Mai, 2020
Nous avons été témoins de bouleversements sans précédent touchant les économies, les systèmes d’éducation et le tissu social de nos communautés. De nombreuses administrations ont promulgué les pouvoirs d’urgence, et des termes épidémiologiques comme l’aplatissement de la courbe et le R0 font maintenant l’objet de discussions en famille.
Comment lutter contre ce virus? À part la distanciation physique, le lavage des mains et les ventilateurs pour les personnes gravement malades, il n’y a aucun traitement efficace ni vaccin prophylactique. À court terme, le confinement et la recherche de contacts ont réussi à limiter la transmission, mais aucun pays ne peut dire avec confiance que la COVID-19 a été éliminée. Ce virus menace toutes les facettes du bien-être de l’humanité et, pour le vaincre, il faudra des mesures unifiées, concertées et mondiales qui s’articulent autour de la science.
Cette crise a mis à l’épreuve toutes les organisations, y compris le CIFAR, et celles-ci ont dû revoir leur vision, leur plan stratégique et leur modus operandi. Notre modèle fondamental se fonde sur la mise en lien des plus grands scientifiques et chercheurs du monde pour créer des communautés mondiales qui se penchent sur des questions d’importance pour la science et l’humanité. En raison du confinement mondial, nos équipes à la recherche et à la mobilisation du savoir ont participé activement à des réunions virtuelles avec nos équipes de recherche mondiales depuis le 13 mars, date à laquelle le télétravail a commencé.
Nous avons vite commencé à repenser radicalement notre tradition vieille de 40 ans qui veut que nous nous penchions sur de grandes questions au long cours. Nous n’avons pas abandonné cette tradition, mais nous l’avons enrichie. Notre maison brûle et le moment est venu pour toutes les organisations d’exploiter les connaissances, les compétences et les atouts à leur disposition pour lutter contre les aspects urgents de cette pandémie. Pour le CIFAR, il s’agit d’utiliser sa capacité de rassemblement pour réunir les meilleurs chercheurs et décideurs afin de comprendre le virus et de découvrir comment le vaincre.
La science est notre meilleur espoir pour mettre fin à cette pandémie. La science est notre stratégie de sortie.
Le 23 mars, nous avons organisé une table ronde virtuelle réunissant plus de 70 scientifiques de six pays pour parler de la façon d’exploiter les percées en intelligence artificielle (IA) et en apprentissage automatique pour contribuer à la lutte contre la COVID-19, et nous avons par la suite tenu une séance d’information stratégique destinée à des décideurs canadiens et internationaux pour partager les plus récentes mises à jour et données.
De plus, nous avons lancé la première ronde des subventions Catalyseur IA-COVID-19 pour œuvrer à l’appui de collaborations interdisciplinaires. En conséquence, nous offrons notre soutien à des projets de recherche qui ont recours à l’IA pour se pencher sur diverses facettes de la pandémie, qu’il s’agisse d’étudier des traitements éventuels, de soutenir des mesures de santé publique comme la distanciation physique, ou de mieux comprendre la transmission virale de la COVID-19.
Notre Fonds de lutte contre la COVID-19 a été lancé récemment et a déjà suscité un soutien considérable.
Au fil de l’évolution de la pandémie, la recherche de contacts – le processus où tous les contacts d’une personne atteinte de la COVID-19 sont avisés et mis en quarantaine pour empêcher la propagation plus large du virus – deviendra nécessaire. Il s’agit d’un processus laborieux et imparfait. Toutefois, il est possible de tirer profit des capacités technologiques de nos téléphones intelligents pour automatiser en partie le processus. Des boursiers du CIFAR et titulaires d’une chaire en IA Canada-CIFAR pilotent des équipes responsables de l’élaboration d’applis de recherche de contacts qui peuvent suivre la probabilité d’infection d’après les lieux où une personne est allée. Les applis peuvent aussi aider les responsables de la santé publique à repérer des grappes éventuelles d’éclosions. Cette technologie peut constituer une étape essentielle pour aider les gens à prendre des décisions plus éclairées en matière d’auto-isolement pendant que la recherche d’un vaccin se poursuit.
Ces types d’applications, et d’autres façons éventuelles de repérer des chaînes de transmission, sont associées à des risques pour la protection de la vie privée. Pour cette raison, la conseillère scientifique en chef du Canada, Mona Nemer, a demandé au CIFAR de convoquer un groupe réunissant du personnel soignant de première ligne, des scientifiques, et des spécialistes juridiques, éthiques et des politiques pour la conseiller sur la meilleure façon de déployer de façon responsable et sécuritaire diverses stratégies, comme des applis de recherche de contacts et des passeports d’immunité.
Je suis encouragé par les mesures rapidement prises par toute la communauté de recherche du CIFAR pour lutter contre la COVID-19. Tous les jours, j’entends parler de nos boursiers, de nos chaires en IA Canada-CIFAR, de nos conseillers et de nos Chercheurs mondiaux Azrieli qui adaptent leurs laboratoires et réussissent à faire d’importantes contributions à la cause. Comme toujours, pour trouver réponse aux plus grandes questions, il faut se mobiliser, collaborer et accélérer d’importantes découvertes scientifiques en transcendant les domaines.
Pour de plus amples renseignements sur les initiatives du CIFAR liées à la COVID-19 ou pour soutenir notre Fonds de lutte contre la COVID-19, je vous encourage à visiter notre site Web.
Nous avons besoin de votre soutien pour mener à bien notre important travail, qu’il s’agisse de comprendre l’origine de l’Univers ou de faire équipe avec la communauté mondiale de scientifiques qui travaillent sans relâche de façon collaborative pour développer les médicaments et les vaccins dont le monde a besoin pour mettre fin à cette pandémie.
DR ALAN BERNSTEIN, OC, OOnt, PhD, FRSC/MSRCLe CIFAR est un organisme de bienfaisance enregistré qui reçoit le soutien des gouvernements du Canada, de l’Alberta et du Québec, ainsi que de fondations, de donateurs individuels, d’entreprises et de partenaires canadiens et internationaux.
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