Par: Abeer Khan
22 Mai, 2025
Par: Abeer Khan 21 Mai, 2025 
La dixième cohorte du programme des chercheurs mondiaux CIFAR-Azrieli est prête à s’attaquer à des questions importantes et urgentes auxquelles sont confrontées la science et l’humanité, qu’il s’agisse de l’étude de la conception de systèmes d’IA sûrs et fiables ou de l’exploration des complexités de la glace et de l’eau de fonte des glaciers.
Cette année, 12 leaders émergents de la recherche se joindront à la cohorte 2025-2027 du programme des chercheurs mondiaux CIFAR-Azrieli, marquant par la même occasion le 10e anniversaire de ce prestigieux programme. Depuis 2016, ce programme a permis à des scientifiques en début de carrière de viser un impact mondial en soutenant des occasions de perfectionnement du leadership et en encourageant des idées audacieuses grâce à des collaborations interdisciplinaires approfondies.
Cette initiative à l’intention de la prochaine génération, soutenue généreusement par la Fondation Azrieli, permet aux scientifiques en début de carrière d’élargir leurs réseaux professionnels et de travailler sur des idées d’avant-garde grâce à un financement de la recherche sans affectation de 100 000 dollars canadiens.
Après un processus de recrutement compétitif qui a suscité 232 candidatures du monde entier, la nouvelle cohorte se compose de remarquables jeunes scientifiques de partout au monde ayant pour port d’attache des établissements situés au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, en Irlande et en Israël. Cette diversité géographique est enrichie par d’autres pays d’origine, dont l’Autriche, la Roumanie, la Suède et le Royaume-Uni.
Les stagiaires se joindront à un programme de recherche du CIFAR qui leur donnera l’occasion de participer sur un pied d’égalité à un réseau international et interdisciplinaire composé de sommités mondiales de la recherche qui collaborent à la résolution d’une question de recherche fondamentale. Voici les programmes qui accueilleront des stagiaires cette année : Frontières, groupes et appartenance, Terre 4D : Science et exploration du sous-sol, Règne fongique : Menaces et possibilités et Innovation, équité et avenir de la prospérité.
« Alors que nous célébrons le 10e anniversaire du programme, il est inspirant de voir le chemin parcouru par cette initiative destinée à soutenir les scientifiques en début de carrière dans leur parcours universitaire », déclare Stephen Toope, président et chef de la direction du CIFAR.
« C’est un honneur pour moi d’accueillir et de féliciter la nouvelle cohorte du programme des chercheurs mondiaux CIFAR-Azrieli au sein de notre communauté de recherche, et je me réjouis des idées audacieuses, des découvertes et des collaborations qui découleront de cette initiative au CIFAR. »
FRONTIÈRES, GROUPES ET APPARTENANCE

Feyaad Allie
Université Harvard, États-Unis
Dans ses recherches, Feyaad explore une question centrale dans les domaines de l’identité et de la démocratie : comment les gouvernements peuvent-ils créer un système politique qui inclut tous les groupes sociaux? Il se penche plus particulièrement sur l’émergence et l’impact du pouvoir politique des minorités par l’étude des facteurs qui permettent aux politicien.nes issu.es des minorités de gagner des élections ainsi que de l’influence de ces facteurs sur leurs actions une fois au pouvoir.

Université de La Nouvelle-Orléans, États-Unis
Les recherches de Debra visent à définir la biologie cérébrale des liens sociaux par l’étude du rôle des endocannabinoïdes – des neurotransmetteurs lipidiques d’origine naturelle – dans la transition des interactions sociales vers les liens sociaux. Ses travaux ont pour objectif d’améliorer la qualité de vie en exploitant les mécanismes cérébraux des liens sociaux pour accroître la capacité d’appartenance de l’être humain.

Roni Porat
Université hébraïque de Jérusalem, Israël
Les recherches de Roni visent à réduire les préjugés et la discrimination dans les sociétés divisées, en particulier en Israël, où les communautés arabes et juives doivent coexister dans un contexte de conflit permanent. En explorant comment l’éducation, les politiques et les interactions quotidiennes peuvent remettre en question les stéréotypes, favoriser la compréhension et promouvoir l’émergence de communautés plus inclusives, ses travaux cherchent à cerner des moyens de réduire les tensions sociales.
TERRE 4D : SCIENCE ET EXPLORATION DU SOUS-SOL

Université Carleton, Canada
Dans ses travaux, Peter cherche à comprendre le fonctionnement de la Terre, son évolution au fil des 4,6 milliards d’années depuis sa création et l’influence de la vie sur ces changements. Ses recherches ont mené à la création d’un éventail d’outils qui peuvent servir à l’étude de questions existentielles, comme de déterminer combien de formes de vie ont existé jusqu’à présent ou de cerner le moment où est apparu le métabolisme de la Terre.

Université d’état de l’Ohio, États-Unis
Dans le cadre de ses recherches interdisciplinaires, Melisa se sert de la géochimie pour faire le lien entre les sciences physiques, biologiques et sociales. Ses recherches actuelles visent à explorer comment l’eau de fonte des glaces et des glaciers fournit des nutriments aux réseaux trophiques côtiers (phénomène qui a un impact sur les pêcheurs locaux), et à comprendre comment les produits chimiques sont stockés dans la glace en vue des prochaines missions spatiales d’exploration des lunes glacées de notre système solaire.

Université d’Ottawa, Canada
Les recherches d’Oliver explorent comment de nouvelles méthodes scientifiques de quantification et d’intégration du « temps et des taux » peuvent contribuer à atténuer les changements climatiques et à gérer les ressources de manière durable et équitable. Grâce à une meilleure compréhension de la vitesse à laquelle les liquides naturels – par exemple l’eau, le dioxyde de carbone, l’hydrogène et l’hélium – se déplacent et migrent sous terre, nous pouvons mettre au point des stratégies sûres et efficaces pour répondre aux besoins de la société moderne.
RÈGNE FONGIQUE : MENACES ET POSSIBILITÉS
Artem Babaian
Université de Toronto, Canada
Grâce à la croissance explosive des données et aux progrès de l’IA pour les interpréter, le domaine de la biologie connaît une révolution. Le groupe de recherche d’Artem met au point des outils informatiques de pointe pour réanalyser ces ensembles de données et répondre à des questions essentielles, comme de savoir quels virus à ARN pourraient se cacher autour de nous et s’il est possible d’identifier les gènes des organismes fongiques pour concevoir de nouveaux traitements contre le cancer.
Amelia Barber
Université Friedrich-Schiller d’Iéna, Allemagne
Le groupe de recherche d’Amelia étudie l’évolution des organismes fongiques environnementaux, leur capacité à provoquer la maladie humaine et la manière dont ils acquièrent une résistance aux médicaments. Face aux changements climatiques et à l’émergence de nouvelles maladies fongiques, il est essentiel de comprendre comment les organismes fongiques environnementaux acquièrent la capacité d’infecter l’être humain.

Université Stanford, États-Unis
Les moisissures et les champignons constituent des éléments essentiels pour relever certains des défis les plus urgents de notre époque. Le laboratoire de Vayu étudie la biologie des organismes fongiques afin de cerner des propriétés utiles et de modifier ces organismes pour répondre aux défis de la durabilité. En étroite collaboration avec des parties prenantes telles que les producteurs de denrées alimentaires, son équipe cherche à appliquer les résultats de ces travaux pour exercer un impact en contexte réel.
INNOVATION, ÉQUITÉ ET AVENIR DE LA PROSPÉRITÉ
Boróka Bó
University College de Dublin, Irlande
Sociologue, Boróka étudie la vie au quotidien et tente de cerner comment l’être humain peut passer plus de temps à vivre pleinement. Ses recherches explorent comment les facteurs sociaux et environnementaux déterminent le bien-être des personnes au fil du temps et dans différents lieux. Elle examine aussi l’influence du temps sur la manière dont les personnes et les communautés réagissent aux changements climatiques.
Serena Booth
Université Brown, États-Unis
Serena étudie la conception de systèmes d’IA sûrs et fiables, en examinant comment les humains précisent ce que doit faire l’IA et évaluent le processus décisionnel de l’IA. Son travail consiste à étudier les meilleures interprétations des différentes spécifications fournies par l’humain, y compris les instructions mathématiques, les préférences au sujet des résultats des systèmes d’IA, les corrections apportées aux comportements des systèmes d’IA et d’autres formes. Elle aide ensuite les personnes utilisatrices à comprendre ce que l’IA a appris de leurs spécifications.
Simone Zhang
Université de New York, États-Unis
Simone étudie comment les organisations prennent des décisions qui ont une incidence sur les chances de réussite dans la vie et l’accès aux opportunités. Ses recherches portent sur l’impact des technologies émergentes comme les algorithmes prédictifs et l’IA générative sur l’attribution des ressources, en particulier en matière de politiques sociales et de droit. Elle cherche à comprendre comment ces innovations influencent les inégalités sociétales et les relations entre les organisations et les communautés qu’elles servent.